Selon le porte-parole de l'armée ukrainienne
«La Russie veut prouver quelque chose qu'elle ne peut pas faire»

La Russie a tiré plus de 100 projectiles sur l'Ukraine mardi. Le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne explique ce qui se cache derrière et fait un état de la situation avec Blick.
Publié: 18.11.2022 à 20:30 heures
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Youri Ignat est le porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne.
Photo: via VKontakte
Olha Petriv, Sven Ziegler

Jamais autant de missiles ne se sont abattus sur l'Ukraine en une seule journée que celle de mardi. Dès les premières heures du matin, les sirènes, ont retenti dans tout le pays et les tirs ne se sont plus arrêtés.

Toute l'Ukraine a été durement frappée, notamment l'infrastructure énergétique, qui est endommagée dans de nombreuses localités. Le soir, les lumières sont restées éteintes. La moitié de la population de Kiev est privée d'électricité, à Lviv, c'est environ 80%.

Une bonne défense aérienne

«Au total, nous avons été bombardés par 96 roquettes, deux missiles de croisière et dix drones iraniens Shahed», déclare Youri Ignat, porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne, dans une interview avec Blick. «En outre, les villes situées sur le front à l'est ont de nouveau été la cible d'autres attaques et de tirs d'artillerie. Cela montre une fois de plus que nous sommes en pleine guerre.»

Youri Ignat affirme que la défense antiaérienne fonctionne. «Nous avons pu intercepter 75 des 96 missiles tirés.» Plus de 20 missiles se sont tout de même abattus sur le sol ukrainien, précise-t-il. «21 missiles avec 40 kg de charge chacun. Ce sont des explosions puissantes. Un seul missile peut paralyser toute une sous-station électrique. La Russie a clairement renforcé sa vague d'attaques par rapport aux semaines précédentes.»

L'armée de l'air ukrainienne serait toutefois parvenue à abattre tous les drones kamikazes iraniens. De nombreux dommages ont ainsi pu être évités. Toutefois, les informations du porte-parole de l'armée ne peuvent être vérifiées de manière indépendante.

«Traiter proprement l'incident»

Ces bombardements ont pourtant été relégués au second plan ce mardi. La raison? Le missile tombé en Pologne. Il s'agirait, selon plusieurs voix de la communauté internationale, de l'un des missiles antiaériens ukrainiens. Le projectile s'est abattu dans le village de Przewodów, juste à côté de la frontière avec l'Ukraine. C'est la première fois qu'un pays de l'OTAN est touché par une frappe. Le monde entier était en état d'alerte. Bien qu'il y ait eu deux morts, les experts considèrent l'impact comme un accident.

«Nous ne pouvons effectivement pas exclure qu'il s'agisse d'un missile antiaérien ukrainien. Mais il pourrait aussi s'agir d'un projectile russe repoussé par un missile de défense ukrainien, explique Youri Ignat. En raison du tir, il est possible que ce ne soit pas un, mais deux missiles, un russe et un ukrainien, qui se soient écrasés en Pologne. Il est vraiment important que l'incident soit traité proprement.»

La Russie n'a pas autant d'armes

Le porte-parole de l'armée de l'air précise que l'Ukraine ne fait que tirer sur les missiles russes. Selon lui, la probabilité que des débris de missiles s'abattent également en dehors du territoire ukrainien est en effet élevée. «Il y a quelques semaines déjà, la Russie a violé l'espace aérien de la Moldavie avec deux missiles de croisière. L'Ukraine a tiré les missiles et les débris se sont écrasés sur la Moldavie», poursuit le porte-parole.

Vers la fin de l'échange, Youri Ignat semble ne pas perdre espoir. Pour lui, les tirs russes ne peuvent pas durer éternellement. «Ils ne peuvent pas nous bombarder tous les jours. Ils n'ont pas les armes pour cela. La Russie veut prouver au monde quelque chose qu'elle ne peut pas faire. Il est évident qu'ils n'ont pas autant de missiles qu'ils le souhaiteraient.»

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