Edibe Gölgeli dort encore pendant que les messages affluent sur son téléphone. Ce n'est que lundi matin que la politicienne bâloise consulte les nouvelles au sujet du tremblement de terre. «Il y avait tellement de messages. J'ai vraiment eu peur», rapporte-t-elle, en constatant l'ampleur des dégâts.
Ses parents viennent du sud-est de la Turquie, précisément là où se trouve l'épicentre du violent séisme qui a secoué le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie dans la nuit. Dans la province turque de Kahramanmaras, la famille Gölgeli a des parents et des amis qui possèdent une petite maison. «Elle tient encore debout, explique la Bâloise à Blick. Mais pour le reste, des images de décombres, de gravats et de cendres nous parviennent.»
Dans plusieurs régions, le réseau téléphonique s'est crashé
La réception des téléphones portables est très mauvaise, car dans une grande partie de la région, le réseau s'est effondré. Edible Gölgeli essaie de contacter ses proches, mais chez la plupart, la ligne téléphonique est inutilisable. Dans les rares cas où la connexion parvient à s'établir, les retours sont affligeants. «Ma mère essaie désespérément de joindre ses proches. Plusieurs décès ont déjà été confirmés dans la famille, dit Edibe Gölgeli. Les gens croupissent dehors par un froid glacial. Il neige et il n'y a pas d'électricité.» Dans les jours à venir, les températures chuteront à moins 6 degrés.
Les dernières nouvelles rapportées dans la région sont pour le moins angoissantes, raconte l'économiste d'entreprise: «Les victimes du séisme ne peuvent pas retourner dans leurs maisons, car les bâtiments encore intacts pourraient aussi s'effondrer.» De nombreux hôpitaux sont détruits et il devient parfois extrêmement difficile de soigner les blessés. Les personnes touchées ne savent pas où se rendre pour recevoir des soins.
«Cette impuissance me rend infiniment triste»
«Un de mes cousins est dans sa voiture avec ses jumeaux âgés de 2 mois seulement, poursuit la députée bâloise. Les stations-service sont pillées, car les gens ont besoin d'essence pour démarrer leur voiture. Quand le moteur tourne, le chauffage fonctionne et ils peuvent recharger leurs téléphones portables.»
En ville, la situation est déjà dramatique, mais à la campagne, les gens sont livrés à eux-mêmes: il faut beaucoup de temps avant l'arrivée des secours. «Beaucoup de personnes âgées ont très probablement été ensevelies, et celles qui se sont sauvées à l'extérieur risquent maintenant de mourir de froid», suppose Edibe Gölgeli. Ici, en Suisse, elle ne peut rien faire pour les aider. «Cette impuissance me rend infiniment triste», soupire-t-elle.
Une aide humanitaire internationale est nécessaire de toute urgence. «Je vais maintenant constituer un groupe qui s'occupera de contacter des organisations humanitaires sur place», affirme la politicienne bâloise. Car ses compatriotes victimes de la catastrophe naturelle auront encore besoin d'aide dans les semaines et les mois à venir.