Se transmettra-t-il à l'homme?
Des chercheurs chinois mettent en garde contre un nouveau coronavirus

Des chercheurs ont découvert en Chine une nouvelle forme de coronavirus chez des chauves-souris, nommé HKU5-CoV-2. Faut-il s'inquiéter? Un expert nous éclaire.
Publié: 28.02.2025 à 20:21 heures
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Shi Zhengli et son équipe de recherche ont montré que le virus pouvait se fixer sur des cellules humaines.
Photo: AP
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Janine Enderli

Plusieurs chercheurs de la métropole chinoise de Wuhan ont découvert un nouveau coronavirus présent chez les chauves-souris. Dans cette étude récemment parue dans la revue spécialisée «Cell», ils évoquent un «risque élevé de transmission à l'homme». Doit-on s'inquiéter? L'infectiologue zurichois Huldrych Günthard répond à nos questions sur ce nouveau type de virus, nommé HKU5-CoV-2.

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Quelles sont les particularités de ce nouveau coronavirus?

Le HKU5-CoV-2 appartient au groupe des coronavirus et infecte les chauves-souris. Jusqu'à présent, aucun humain n'a été infecté par ce pathogène. «Il existe de nombreux coronavirus différents chez les chauves-souris, explique Huldrych Günthard. Ce n'est donc pas étonnant.» Ce qui est particulier avec ce virus, c'est son mécanisme de transmission: le HKU5 semble être capable de se fixer aux cellules humaines, ce qui en théorie, ouvre la possibilité d'une propagation supplémentaire.

«Le HKU5-CoV-2 semble capable de se fixer au même récepteur cellulaire que le Sars-CoV-2», explique l'infectiologue. Les chercheurs chinois ont utilisé des modèles miniatures d'organes humains dans leurs travaux, dans lesquels les cellules des voies respiratoires humaines sont recréées.

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Cette nouvelle forme est-elle dangereuse?

Le potentiel de transmission du virus à l'homme existe selon l'étude actuelle. Faut-il donc s'inquiéter? «Il n'est pas possible de répondre de manière générale», indique Huldrych Günthard. Cependant, l'expert appelle à la prudence: «Ce qui est rassurant, c'est que les médicaments antiviraux classiques semblent être efficaces.»

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Le virus ne constitue actuellement pas un risque pour la Suisse
Simon Ming, porte-parole de l'Office fédéral de la santé publique
»

À ce jour, aucune contamination humaine n'a été signalée. C'est pourquoi «le virus ne constitue actuellement pas un risque pour la Suisse», explique Simon Ming, porte-parole de l'Office fédéral de la santé publique. En cas de transmission à l'homme, une nouvelle évaluation serait effectuée.

Si une transmission devait néanmoins se produire, elle se ferait probablement par voie respiratoire, c'est-à-dire par infection via des gouttelettes. Les symptômes ressembleraient probablement à ceux aujourd'hui bien connu du Covid-19: toux, rhume, mal de gorge, et fièvre. «Il serait toutefois possible que d'autres symptômes se manifestent», précise Huldrych Günthard.

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Une nouvelle pandémie à l'horizon?

Il précise cependant: «Les seuls résultats des études ne permettent pas de conclure si ce virus se propagerait chez les humains et à quelle vitesse». A l'heure actuelle, la probabilité est considérée comme plutôt faible. Ce qui est clair en revanche, c'est qu'«il est tout à fait possible qu'un des autres coronavirus présents chez les chauves-souris puisse à l'avenir se propager à l'homme». Toutefois, cela ne signifie pas, selon lui, que la propagation devrait ressembler à celle de la pandémie de coronavirus en 2020: «Il s'agissait d'une situation extrême face à un ennemi que nous ne connaissions pas». 

Huldrych Günthard souligne également l'augmentation de l'immunité de la population contre le SARS-CoV-2 grâce à la vaccination et aux infections passées. «Il se pourrait aussi qu'il existe une certaine immunité croisée et, potentiellement, une forme de protection pandémique si ce nouveau virus venait à être transmis à l'homme.» De plus, il est très probable que les substances antivirales connues contre le SARS-CoV-2, telles que le Remdesivir et le Nirmatrelvir, ainsi que certains anticorps efficaces contre le SARS-CoV-2, semblent également agir contre ce virus en laboratoire. 

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Que va-t-il se passer maintenant?

D'autres études en conditions de laboratoire sont nécessaires pour mieux évaluer le risque réel du HKU5-CoV-2, écrivent les auteurs chinois. Pour la préparation et la prévention de futures pandémies, l'étude offre une valeur ajoutée: elle fournit de nouvelles connaissances sur la transmission des agents pathogènes entre l'homme et l'animal.

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