Risques accrus de pauvreté
En cas de séparation des parents, le niveau de vie des enfants baisse

Une nouvelle étude montre qu'en cas de séparation des parents, le niveau de vie des enfants baisse durablement. Les enfants résidant avec leurs mères, issus de ménages à revenus intermédiaires ou membres de fratries nombreuses sont plus susceptibles d'être touchés.
Publié: 31.01.2024 à 16:59 heures
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Dernière mise à jour: 31.01.2024 à 17:07 heures
Photo: imago/photothek

La séparation des parents se traduit en France par une baisse de niveau de vie durable pour leurs enfants, en particulier pour ceux qui résident principalement avec leur mère, constate une étude de France Stratégie publiée mercredi.

Les enfants voient leur niveau de vie chuter de 19% l'année de la rupture de leurs parents, par rapport à la précédente, selon l'étude basée sur l'analyse de la situation de 36.000 enfants concernés, entre 2011 et 2019. Le recul est durable: cinq ans après la séparation, le niveau de vie des enfants reste inférieur d'environ 12% à celui qu'ils connaissaient auparavant.

L'année de la rupture, la baisse du niveau de vie est plus forte pour les enfants qui vivent avec leur mère (-25%) par rapport à ceux qui vivent avec leur père (-11%). L'écart se resserre toutefois dans les années suivantes. «Il s'agit d'une conséquence du marché du travail, les salaires des mères sont moindres que ceux des pères», ont expliqué les autrices de l'étude Carole Bonnet et Anne Solaz, lors d'une conférence de presse. Avant la séparation, «les mères ne travaillent pas forcément ou à temps partiel, la perte du revenu du conjoint est donc plus grave».

Risques de pauvreté

Lors de la séparation, il existe un risque accru d'entrer en situation de pauvreté, en particulier pour les enfants de ménages au niveau de vie intermédiaire et ceux qui font partie de fratries nombreuses. Au total, quelque 29% des enfants se retrouvent en situation de pauvreté l'année de la séparation de leurs parents, alors qu'ils étaient 13,5% dans ce cas de figure l'année précédente.

Plusieurs facteurs viennent toutefois atténuer la baisse du niveau de vie de ces enfants, relève l'étude. Le système socio-fiscal amortit les effets de la séparation pour les enfants issus de familles modestes: leur parent principal bénéficie souvent d'aides accrues (allocations familiales ou RSA majoré, prime d'activité plus importante). Les pensions alimentaires atténuent les effets pour les enfants issus de milieu favorisé car elles peuvent représenter «une part non négligeable de ressources» du parent gardien des enfants.

La remise en couple du parent qui a la garde fait également disparaître la baisse de niveau de vie, mais ce cas de figure ne concerne que 30% des enfants six ans après la séparation de leurs parents.

(AFP)

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