Un juge brésilien a rejeté vendredi le recours déposé par l'ancien président Jair Bolsonaro. Ce dernier réclamait la restitution de son passeport pour assister à l'investiture du président américain Donald Trump lundi à Washington.
Frappé d'une interdiction de quitter le Brésil depuis février 2024 dans le cadre d'une enquête sur un projet présumé de «coup d'Etat», l'ex-dirigeant d'extrême droite (2019-2022) avait vu une première demande rejetée jeudi. Saisi d'un recours déposé par la défense, Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême (STF), a de nouveau refusé la restitution du passeport. Les avocats de M. Bolsonaro avaient argumenté qu'il avait reçu une invitation officielle à l'investiture de Donald Trump, dont il est un ardent soutien.
Risque de «fuite»
En rejetant la première demande, le juge Moraes, honni par le camp Bolsonaro, avait invoqué un risque de «fuite» de l'ex-président à l'étranger. Confiant une «grave déception», l'intéressé avait estimé que cette décision «affaiblit la position du Brésil sur la scène mondiale et envoie un message inquiétant sur l'état de la démocratie et de la justice dans notre pays». Dans un entretien publié jeudi par le New York Times, avant le refus de la justice, il avait dit se sentir «comme un gamin» à l'idée d'assister à l'investiture.
Inéligible jusqu'en 2030
Battu par Lula au second tour de la présidentielle de 2022, Jair Bolsonaro, 69 ans, a été déclaré par la suite inéligible jusqu'en 2030 pour diffusion de fausses informations. Le parquet doit décider prochainement s'il va engager des poursuites contre lui pour son implication présumée dans un supposé projet de «coup d'Etat» pour empêcher le retour au pouvoir de son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en janvier 2023. L'ancien président a toujours nié en bloc ces accusations, criant à la «persécution».