La Commission européenne a menacé vendredi Bing (groupe Microsoft) de sanctions financières faute de réponses à ses demandes de renseignements sur les risques de désinformation liés aux fonctions d'intelligence artificielle du moteur de recherche.
En savoir plus sur les risques liés à l'intelligence artificielle
A quelques semaines des élections européennes (du 6 au 9 juin), Bruxelles met sous pression les grandes plateformes numériques pour limiter les risques de manipulation de l'opinion. Le 14 mars, la Commission avait réclamé à Microsoft des explications sur les risques induits par les fonctions d'IA générative de Bing, notamment «Copilot in Bing» et «Image Creator by Designer». Mais elle n'a pas encore obtenu toutes les informations réclamées.
Les risques de désinformations inquiète l'UE
Ces IA sont notamment soupçonnées de répandre des réponses fausses à des questions des utilisateurs («hallucinations») ainsi que des photos, vidéos ou sons générés ou modifiés artificiellement mais ayant l'apparence du vrai («deepfakes»). Bruxelles craint une diffusion virale de tels contenus susceptibles d'induire les électeurs en erreur et de constituer une infraction au règlement sur les services numériques (DSA) entré en application l'an dernier.
La Russie est en particulier régulièrement accusée de tentatives de manipulation de l'opinion dans les pays occidentaux. Cela passerait par la promotion d'informations truquées sur les réseaux sociaux.
D'importantes sanctions pourraient tomber
La Commission a donc sommé Microsoft vendredi de fournir les informations réclamées en vertu du DSA qui contraint les très grandes plateformes numériques, comme Bing, à évaluer les risques liés à leurs services et à adopter des mesures d'atténuation. L'entreprise a désormais jusqu'au 27 mai pour fournir les renseignements demandés.
Faute de réponse dans les délais de la part de Bing, la Commission pourra imposer des amendes allant jusqu'à 1% de son chiffre d'affaires mondial. De plus, l'Union européenne pourrait également imposer des astreintes allant jusqu'à 5% de son chiffre d'affaires mondial quotidien.
Contacté par l'AFP, Microsoft a affirmé avoir déjà «pleinement coopéré» avec l'exécutif européen dans le cadre de sa demande d'informations. «Nous restons déterminés à répondre à ses questions et à partager plus d'informations sur notre approche de la sécurité numérique et de la conformité au DSA», a déclaré un porte-parole, soulignant l'engagement du groupe à «créer des expériences en ligne sécurisées».
(ATS)