Révolution en Syrie
Les Emirats «inquiets» des affiliations islamistes des nouveaux dirigeants

Un haut responsable émirati exprime son inquiétude face aux affiliations islamistes des nouveaux dirigeants syriens. Le conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, met en garde contre les liens avec les Frères musulmans et Al-Qaïda.
Publié: 14.12.2024 à 15:18 heures
Abu Muhammad Al-Jolani (à droite), commandant du département des opérations de l'opposition armée syrienne.
Photo: IMAGO/ABACAPRESS
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AFP Agence France-Presse

Un haut responsable des Emirats arabes unis s'est dit «inquiet» samedi des affiliations islamistes des groupes rebelles ayant fait chuter le président Bachar al-Assad et qui détiennent désormais le pouvoir en Syrie.

«Nous entendons des messages raisonnables sur la volonté de ne pas imposer de système aux Syriens, mais d'un autre côté la nature des nouvelles forces (au pouvoir, ndlr), leur affiliation aux Frères musulmans et à Al-Qaïda, sont des indicateurs assez inquiétants», a déclaré Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des Emirats arabes unis, lors d'un discours à la World Policy Conference organisée par l'Institut français des relations internationales (IFRI) à Abou Dhabi.

Coalition de factions rebelles

«Nous devons être optimistes d'une part et aider les Syriens (...) mais en même temps nous ne pouvons ignorer que la région a déjà connu des épisodes comme celui-ci, nous devons donc être vigilants», a-t-il ajouté en rappelant notamment les «aventures brutales du groupe Etat islamique» en Irak et en Syrie au cours de la décennie précédente. A l'issue d'une offensive de 11 jours, une coalition de factions rebelles emmenées par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a pris aux forces gouvernementales la majeure partie du pays, mettant fin à un demi-siècle de pouvoir de la famille Assad.

HTS, dirigé par Abou Mohammad al-Jolani, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé «terroriste» par plusieurs capitales occidentales, dont Washington. Le nouveau Premier ministre chargé de la transition jusqu'au 1er mars, Mohammad al-Bachir, a promis un Etat de droit et de «garantir les droits de tous», face aux inquiétudes de la communauté internationale.

En Jordanie, ministres et responsables américains, européens, arabes et turcs tiennent samedi une réunion à Aqaba sur la mer Rouge, pour discuter du dossier syrien. «Nous avons la responsabilité de travailler pour ne pas répéter les erreurs du passé», a conclu le conseiller diplomatique du président émirati Mohamed ben Zayed Al-Nahyane.

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