Revirement de situation
Un allié de Trump réélu au perchoir du Congrès américain

Mike Johnson est réélu président de la Chambre des représentants américaine, malgré l'opposition initiale. Le soutien de Trump et de Musk a été décisif pour rallier les républicains réticents.
Publié: 03.01.2025 à 22:30 heures
Alors que Mike Johnson ne recueillait pas les faveurs de son propre camp, c'est probablement l'influence de Trump et de Musk qui a fait pencher la balance.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Le ténor républicain Mike Johnson a été réélu vendredi au perchoir de la Chambre américaine des représentants, après avoir bénéficié du soutien-clé de Donald Trump et malgré l'opposition de certains élus de son propre camp.

Le président de la chambre basse du Congrès semblait dans un premier temps avoir perdu le premier scrutin, quand trois élus républicains avaient apporté leur voix à un autre candidat. Mais l'hémicycle a assisté à un coup de théâtre quand deux d'entre eux ont finalement changé leur voix pour soutenir le «speaker» sortant.

Donald Trump a félicité vendredi son allié pour sa réélection. «Mike sera un grand speaker, et notre pays va en profiter. Les Américains ont attendu quatre ans pour du bons sens, de la force, et du leadership. Ils vont l'avoir maintenant, et l'Amérique sera encore plus grande qu'avant!», a déclaré le président élu sur sa plateforme Truth Social.

Un test de l'influence de Trump

L'élection faisait figure de test de l'influence de Donald Trump au Congrès, car le futur président avait apporté son franc soutien à Mike Johnson. Lui souhaitant «bonne chance» vendredi dans un message sur son réseau Truth Social avant le vote, le futur président avait qualifié l'élu de Louisiane d'«homme bien et très capable, qui n'est pas loin d'avoir un soutien à 100%». «Une victoire pour Mike aujourd'hui sera une grande victoire pour le Parti républicain», avait insisté Donald Trump.

Au vu de la faible majorité des républicains à la chambre basse dans cette nouvelle législature, le «speaker» actuel avait bien conscience qu'il ne pouvait pas se permettre beaucoup de défections dans son camp. Or, ils avaient été plusieurs avant le vote à avoir exprimé leur réticence, voire leur «non» franc, face à la candidature de l'élu, «speaker» depuis un peu plus d'un an.

«Vous pouvez m'arracher tous les ongles, vous pouvez enfoncer des bambous dedans, vous pouvez commencer à me couper les doigts: je ne voterai pas pour Mike Johnson», avait déclaré le plus remonté d'entre eux, le républicain Thomas Massie, dans une interview à la chaîne conservatrice OAN. Il aura finalement été le seul à s'opposer au «speaker».

Musk s'est incrusté dans le débat

Après le président élu, le milliardaire Elon Musk – devenu l'une des voix qui comptent le plus à Washington depuis son alliance tonitruante avec Donald Trump – était aussi entré dans le débat pour peser en faveur du «speaker». «Je pense la même chose. Vous avez mon plein soutien», avait-il répondu cette semaine sur son réseau social X à Mike Johnson, qui se félicitait pour un message de Donald Trump en sa faveur.

Le soutien des deux influents milliardaires aura suffi à faire changer d'avis un nombre d'élus réfractaires. Mais les réticences envers la candidature de Mike Johnson auront donné un aperçu des difficultés que Donald Trump aura à faire passer son programme au Congrès dans les premiers mois de sa présidence, avec une majorité de seulement cinq voix à la chambre basse.

Une formalité, mais qui a connu un drame

Traditionnellement une formalité, l'élection du «speaker» a connu des remous inhabituels ces deux dernières années, notamment avec la destitution inédite il y a un an du précédent président de la chambre basse, Kevin McCarthy. Une chute orchestrée par la frange la plus à droite au Congrès, qui accusait déjà Kevin McCarthy d'avoir accru le déficit en cédant trop aux démocrates. La destitution avait donné lieu à un psychodrame de 22 jours et exposé au grand jour les luttes intestines du camp républicain.

D'ailleurs, le républicain tout juste réélu, Mike Johnson, a promis vendredi d'adopter des «coupes drastiques» dans le budget des Etats-Unis. «Nous allons effectuer des coupes drastiques dans la taille et l'étendue de l'Etat», a-t-il déclaré depuis l'hémicycle de la chambre basse du Congrès, ajoutant que les républicains allaient «redonner le pouvoir au peuple». 

A moins de trois semaines de son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump avait donc souhaité éviter ce genre de scénario, d'autant plus que sans «speaker», la Chambre des représentants se serait trouvée dans l'incapacité de certifier sa victoire à la présidentielle lors d'une session prévue lundi.

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