«Il y a des moments où l'on ne devrait pas hésiter ou se comparer. Quand quelqu'un dit 'je livrerai des chars si quelqu'un d'autre le fait'», a lancé Zelensky par visioconférence lors d'un petit-déjeuner en marge du Forum économique de Davos en Suisse.
Le président ukrainien faisait référence à des informations de presse selon lesquelles Berlin ne livrera des chars lourds que si les Etats-Unis livrent des chars Abrams.
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Or Washington n'est pas prête à fournir à l'Ukraine ces puissants chars de combats, a déclaré mercredi un haut responsable du Pentagone, justifiant ce refus par des questions de maintenance et de formation, sans toutefois exclure un changement de la position américaine à l'avenir.
Selon le représentant américain Gregory Meeks, le chancelier allemand Olaf Scholz souhaite que les Etats-Unis et l'Allemagne envoient ensemble leurs chars en Ukraine. «Ca doit être les Etats-Unis et l'Allemagne (ensemble), il n'y a pas de doute sur ça», a dit l'élu américain à l'AFP jeudi.
Les responsables militaires occidentaux à Ramstein
«Je ne pense pas qu'il s'agisse de la bonne stratégie à adopter», a regretté le président ukrainien en visant Berlin qui fait l'objet d'une pression croissante de plusieurs voisins européens pour qu'elle autorise des livraisons de Leopard.
Tout envoi de matériel de guerre de fabrication allemande doit en effet recevoir le feu vert de Berlin.
Les Leopard font partie des chars lourds modernes et de conception occidentale que Kiev réclame à ses alliés et qui, selon les experts, seront cruciaux dans les batailles à venir dans l'Est de l'Ukraine.
Vendredi, les ministres de la Défense et hauts responsables militaires des pays occidentaux apportant une aide militaire à l'Ukraine se réuniront autour du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, à Ramstein. Il s'agira de la troisième rencontre de ce type.
Lloyd Austin doit rencontrer dès jeudi à Berlin son homologue allemand Boris Pistorius, nommé cette semaine.
Le Royaume-Uni a déjà promis 14 chars lourds Challenger 2 et la Pologne se dit prête à envoyer 14 chars Léopard 2 de fabrication allemande.
Mercredi à Davos, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a assuré que les pays membres de son organisation allaient fournir à Kiev des armes «plus lourdes et plus modernes».
Le président Zelensky a également réitéré jeudi son souhait de libérer l'ensemble des territoires ukrainiens sous contrôle de la Russie, y compris la Crimée annexée en 2014.
Parallèlement, le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé jeudi qu'il était «en route pour Kiev» pour discuter de nouvelles mesures de soutien à l'Ukraine avec Zelensky.
«Les Ukrainiens se battent pour nos valeurs européennes»
«Les Ukrainiens se battent pour leur terre, pour l'avenir de leurs enfants. Mais ils se battent aussi pour nos valeurs européennes communes de paix et de prospérité. Ils ont besoin de notre soutien et le méritent», a-t-il déclaré sur Twitter.
Les déclarations du président Zelensky à Davos interviennent au lendemain d'un crash d'hélicoptère près de Kiev qui a coûté la vie au ministre de l'Intérieur ukrainien Denys Monastyrsky et à au moins 13 autres personnes.
Interrogé jeudi sur l'hypothèse d'un accident, Zelensky a répondu que «plusieurs théories sont à l'étude». «Je ne suis pas autorisé à parler des différentes hypothèses jusqu'à l'issue des investigations», a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes ont démarré mercredi une enquête criminelle, ordonnée par la présidence, sur le crash de l'hélicoptère.
L'hélicoptère, un Super Puma EC-225 (Airbus Helicopters) selon le Service d'Etat pour les situations d'urgence (SES) auquel il appartenait, s'est écrasé mercredi matin à Brovary, près de Kiev.
Le chef de la police au ministère de l'Intérieur
Neuf personnes étaient à bord de l'appareil, dont le ministre et son adjoint, selon le SES.
«Le chef de la police nationale de l'Ukraine sera à la tête du ministère pour le moment», a assuré Zelensky mercredi soir.
Ce crash, survenu quatre jours après une frappe de missile russe qui a fait 45 morts à Dnipro, dans l'est du pays, a suscité une vive émotion.
Sur le plan humanitaire, la nouvelle présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, se rend jeudi et vendredi à Moscou pour rencontrer des représentants du gouvernement russe et discuter des besoins humanitaires urgents et de l'accès aux prisonniers de guerre, un déplacement qui fait suite à sa mission effectuée en Ukraine en décembre, selon un communiqué.
(ATS)