«Selon notre analyse, le record de température moyenne de l'eau de surface dans l'Atlantique Nord est de 24,9 degrés Celsius et a été observé le 26 juillet», a déclaré Xungang Yin, scientifique aux centres nationaux pour l'information environnementale (NCEI) de l'agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA), dont les relevés ont commencé au début des années 1980.
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Ces données, encore considérées comme provisoires, prendront environ deux semaines à vérifier, a-t-il précisé. Le précédent record avait été enregistré l'année dernière, au début septembre 2022, avec une température de 24,89 degrés, soit très légèrement inférieure à celle de cette semaine, a déclaré Xungang Yin.
Les températures vont encore augmenter
Les eaux de la Méditerranée ont également battu lundi leur record de chaleur, avec une température médiane de 28,71 degrés, avait annoncé le principal centre de recherches maritimes espagnol, dont les relevés commencent aussi au début des années 1980.
Ces scientifiques privilégient la température médiane plutôt que la moyenne (28,4 degrés lundi), car elle est moins perturbée par des relevés de température extrêmes dans des points isolés de la Méditerranée, avaient-ils expliqué.
La température de surface de l'Atlantique Nord «doit continuer à augmenter au cours du mois d'août», a prévenu Xungang Yin. Il est attendu que le record soit de nouveau battu. La température de 24,9 degrés est «plus d'un degré plus chaud» que la normale, une moyenne calculée sur 30 ans (entre 1982 et 2011), a-t-il souligné.
Depuis mars, qui est le mois lors duquel l'Atlantique Nord commence à se réchauffer après l'hiver, la courbe des températures évolue bien au-dessus de celle des années précédentes, avec un écart s'étant encore creusé ces dernières semaines.
Une question de jours
L'Atlantique Nord est ainsi devenu un point d'observation emblématique de la surchauffe des océans de la planète, sous l'effet du réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre.
L'observatoire européen Copernicus, qui utilise une base de données différente de celle de NOAA, a lui déclaré vendredi avoir enregistré une température de 24,7 degrés pour le 26 juillet.
Cela «reste en dessous du record de septembre 2022» établi à 24,81 degrés dans sa base de données ERA5, qui remonte jusqu'en 1979, a déclaré un porte-parole de Copernicus. Mais «il n'y a plus guère de doute sur le fait que le record du début septembre 2022 sera battu cet été», a-t-il dit, précisant qu'il s'agissait d'une «question de jours» avant que la mesure européenne n'enregistre, elle-aussi, ce record.
Accumulation de chaleur
«Cette situation est extrême. On a déjà connu des vagues de chaleur marine auparavant, mais là, c'est très persistant et distribué sur une large surface» de l'Atlantique Nord, a déclaré à l'AFP Karina von Schuckmann, du centre européen de recherche Mercator Ocean International (MOI).
Cette océanographe rappelle que les océans ont absorbé 90% de l'excès de chaleur du système terrestre provoqué par l'activité humaine au cours de l'ère industrielle. Et «cette accumulation d'énergie a doublé au cours des deux dernières décennies», alimentant le réchauffement global des océans.
Au niveau planétaire, la température moyenne des océans bat des records de saison constamment depuis le début avril.
De façon plus anecdotique, mais frappante, la température de l'eau au large des côtes de Floride a atteint la température de 38,3 degrés Celsius lundi soir, selon le relevé d'une bouée météorologique. Cette température, normalement plutôt associée à celle d'un bain, constitue potentiellement un record absolu mondial en matière de mesure ponctuelle, si son exactitude est confirmée.
(ATS)