La conclusion de ce document de 845 pages est suivie d'une liste de recommandations visant à ce que l'attaque du siège de la démocratie américaine, que l'ancien président républicain est accusé d'avoir orchestré pour empêcher le transfert du pouvoir à son adversaire démocrate Joe Biden après sa victoire à l'élection présidentielle de 2020, ne se répète jamais. «Notre pays ne peut tolérer qu'un président défait se transforme en tyran cherchant à renverser nos institutions démocratiques (et) et semer la violence», a affirmé Bennie Thompson, chef de la commission, en introduction du rapport.
Le compte-rendu exhorte à légiférer pour que Donald Trump, candidat à nouveau pour 2024, et toute personne qui s'engagerait dans une «insurrection» soient interdites d'exercer une fonction publique. Que ce soit au niveau «fédéral ou étatique, civil ou militaire».
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18 mois d'enquête
C'est l'aboutissement de 18 mois d'investigation, durant lesquels les élus ont interrogé un millier de personnes, examiné une montagne de documents et tenu des auditions publiques très médiatisées. Le rapport établit que le milliardaire républicain a été «la principale cause» des événements du 6 janvier.
Les neufs membres de la commission - sept démocrates et deux républicains - ont ainsi recommandé lundi que des poursuites pénales soient lancées contre l'ancien président, pour appel à l'insurrection, complot à l'encontre de l'Etat américain, entrave à une procédure officielle (de certification d'un scrutin présidentiel) et fausses déclarations. Ils ont aussi préconisé des réformes des lois électorales, des mesures fédérales contre les groupes extrémistes et la classification de la certification des élections présidentielles par le Congrès en tant qu'"événement national à sécurité spéciale», comme le discours de l'état de l'Union, prononcé chaque année par le président devant le Congrès.
Dernier coup d'éclat
La publication de ce rapport constitue le dernier coup d'éclat de la commission d'enquête avant sa dissolution en janvier lorsque les républicains, qui se sont en grande majorité opposés à cette investigation, prendront le contrôle de la Chambre des représentants.
Bennie Thompson s'est dit «convaincu» lundi sur CNN que le ministère de la Justice, qui a commencé à recevoir des éléments et preuves issus de l'enquête parlementaire, allait inculper Donald Trump. «Personne, y compris un ancien président, n'est au-dessus de la loi», a-t-il affirmé.
Donald Trump, qui a dénoncé l'enquête du Congrès comme «une chasse aux sorcières» et ses membres «de cas sociaux» et «voyous», doit aussi faire face à des investigations pénales et civiles sur ses affaires financières à New York et les pressions électorales qu'il a exercées en Géorgie pour tenter de renverser l'élection de 2020.
(ATS)