La Turquie va réclamer de nouveau à Bruxelles la levée des sanctions contre la Syrie, «sans condition et pour une durée indéterminée», lors de la conférence annuelle des donateurs qui s'ouvre lundi, a indiqué dimanche le ministère des Affaires étrangères.
Ankara, allié des nouvelles autorités syriennes au pouvoir depuis le 8 décembre, y voit une mesure indispensable pour soutenir «une transition globale et pacifique» chez son voisin, avec lequel il partage 910 km de frontière. «La sécurité économique de la Syrie est essentielle pour la stabilité et la sécurité du pays», estime le ministère dans un communiqué. «Des opportunités économiques et des emplois doivent être créés» et «les sanctions doivent être levées sans condition et pour une durée indéterminée», insiste-t-il.
La Turquie, qui accueille toujours près de trois millions de réfugiés syriens, plaide également pour «la reconstruction globale (du pays) afin d'encourager les retours». Le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Nuh Yilmaz, représentera son pays. Depuis l'arrivée au pouvoir des autorités de transition, qui viennent d'adopter une déclaration constitutionnelle accordant les pleins pouvoirs au président intérimaire Ahmad al-Chareh, l'Union européenne a suspendu ses sanctions visant des secteurs clés de l'économie syrienne.
Mais après les tueries dans le nord-ouest la semaine dernière, l'UE s'est dite prête à les réinstaurer si le nouveau pouvoir ne respecte pas sa promesse d'inclure et respecter les droits des minorités. La région de Lattaquié a été le théâtre d'exécutions de masse de civils, majoritairement alaouites, suite à des attaques de fidèles du président déchu Bachar al-Assad contre les forces de sécurité. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé à Londres, ces violences ont fait plus de 1200 morts en quelques jours.