L’Eurovision n’a même pas encore commencé à Bâle que le concours a déjà droit à sa première controverse. L’Estonie, qui a choisi le 15 février dernier la chanson Espresso Macchiato pour la représenter, se retrouve au cœur d’un débat… et pas pour ses prouesses musicales. En cause? Des clichés sur les Italiens qui passent mal, comme le rapporte le HuffPost ce jeudi 20 février.
Il faut dire que Tommy Cash, n'a pas lésiné sur les stéréotypes: café, mafia et spaghetti, tout y passe. Et il pousse même le bouchon un peu plus loin en chantant dans un Anglais volontairement truffé de consonance italienne. Sa technique? Ajouter des «e», des «o» et des «i» un peu partout. Simple comme buon giorno!
Si beaucoup d’Italiens ont pris la blague avec légèreté, d’autres sont nettement moins tranquillo. La polémique prend de l’ampleur et le débat dépasse désormais le simple cadre musical… jusqu’à faire réagir la classe politique!
«La vie, c'est comme les spaghettis»
Mais alors que peut bien dire Tommy Cash pour s'attirer l'ire des Italiens? Le premier couplet de sa chanson est fort de café: «Ciao bella, je suis Tomaso, accro au tabac. J'aime mon café, très importante. Pas le temps de parler, scusi, mes journées sont très occupées. Et je suis propriétaire d'un petit ristorante», rapporte BFMTV.
Envie d’en entendre plus? «Aussi, mi casa est très grandioso. Mon argent est numeroso, je travaille sans cesse-o. C'est pour ça que je transpire comme un mafioso», poursuit-il avant d'ajouter: La vie, c'est comme les spaghettis, elle est dure jusqu’à ce qu’on la cuise.» Une chanson à texte, certes, mais qui joue avec les clichés jusqu'à les faire bouillir.
Pas contents
Ses paroles ne font absolument pas rire l'association des consommateurs italiens Codacons. Celle-ci s'est fendu d'un communiqué pour interpeller l'Union européenne de radio-télévision, organisatrice de l'Eurovision, comme le rapporte le «Guardian». La faitière demande à ce que le choix provocateur de l'Estonie soit annulé, arguant qu'il «offense un pays et une communauté entière», liant la population «au crime organisé».
Dans le monde politique, la controverse a aussi fait réagir. Gian Marco Centinaio, sénateur du parti d’extrême droite La Ligue, a rapidement pris position sur Instagram avec un message sans détour: «Quiconque insulte l'Italie devrait rester à l'écart du concours Eurovision de la chanson».
«En tant qu'Italien, ...»
Mise en ligne il y a deux mois, le clip Espresso Macchiato semble pourtant trouver son public. Sur YouTube, la vidéo cumule déjà 2,6 millions de vues, et dans les commentaires, les soutiens italiens ne manquent pas pour contrebalancer les critiques.
Certains préfèrent jouer la carte de l’humour: «En tant qu’Italien, je suis outré. Outré que cet homme n’ait pas encore reçu la citoyenneté italienne», plaisante un internaute. Un autre avoue être «amusé, confus, offensé et honoré à la fois». Tandis qu’un dernier tente de recentrer le débat: «La chanson ne stigmatise pas l’Italie, elle se moque de la manière dont les étrangers perçoivent les Italiens.»
De son côté, Tommy Cash ne s’est pas encore exprimé sur la polémique, mais il affiche une confiance à toute épreuve. Il présente déjà son titre comme «la chanson gagnante de l’Eurovision 2025». Reste à savoir si l’Estonien montera réellement sur la première marche du podium en Suisse… ou si ses détracteurs parviendront à convaincre les organisateurs de l’évincer. Réponse le 17 mai prochain à Bâle. Arrivederci!