Pour un procès «juste et équitable»
Pour sauver l'élection 2024, Trump veut être jugé en 2026

La défense de Donald Trump a proposé jeudi que son procès devant un tribunal fédéral à Washington pour ses tentatives présumées frauduleuses d'inverser le résultat de l'élection de 2020 se tienne en avril 2026, bien après la présidentielle de novembre 2024.
Publié: 18.08.2023 à 08:49 heures
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Dernière mise à jour: 18.08.2023 à 08:59 heures
La défense de Donald Trump a proposé jeudi que son procès se tienne en avril 2026, bien après la présidentielle de novembre 2024.
Photo: keystone-sda.ch

Il y a une semaine, le procureur spécial Jack Smith avait proposé que le procès de l'ex-président américain débute le 2 janvier 2024, estimant qu'il «ne devrait pas durer plus de quatre à six semaines». La juge qui présidera les débats, Tanya Chutkan, a fixé au 28 août une audience pour déterminer la date du procès, et avait demandé aux deux parties leurs propositions avant de trancher. «L'intérêt du public repose dans un procès juste et équitable, et non dans la précipitation d'un jugement», ont défendu jeudi les avocats de Donald Trump dans leur proposition de calendrier. Selon eux, le seul examen des pièces constituant le dossier pourrait prendre plusieurs années.

Si le calendrier proposé par l'accusation était choisi, «même en supposant que nous commencions aujourd'hui à examiner ces documents, nous aurions besoin d'aller à la cadence de 99.762 pages par jour (...) pour terminer à temps», assurent-ils. Et de poursuivre: «c'est l'équivalent de lire 'Guerre et Paix' de Tolstoï, de bout en bout, 78 fois par jour, et ce tous les jours, d'aujourd'hui à la sélection du jury», au début du procès. La date d'avril 2026, soit dans plus de deux ans et demi, leur permettrait de préparer la juste défense de leur client, et de ne pas interférer avec les autres poursuites visant l'ex-président, plaident-ils.

Donald Trump, en campagne pour la primaire républicaine pour reconquérir la Maison Blanche en 2024, est visé par quatre inculpations pénales, deux au niveau fédéral, à Washington et en Floride (sud-est), une dans l'Etat de New York et une en Géorgie (sud-est). Le magnat de l'immobilier attribue systématiquement ses tracas judiciaires à l'administration du président démocrate Joe Biden, qu'il pourrait retrouver sur sa route en 2024 pour une revanche de l'élection de 2020. Criant à l'"ingérence électorale», il martèle sa volonté que ces procès se tiennent après le scrutin. «Aucun de ces procès ne devrait être autorisé à commencer avant l'élection» prévue en novembre 2024, a-t-il de nouveau affirmé jeudi sur sa plateforme Truth Social.

La date du 2 janvier prochain «représente un équilibre adéquat entre le droit du prévenu à préparer sa défense et le fort intérêt public à un procès rapide» dans une affaire aussi emblématique, dans laquelle un ancien président est accusé d'avoir sapé les fondements des institutions fédérales, avait fait valoir Jack Smith dans son argumentaire. Les dates des procès ont déjà été fixées pour New York et la Floride: respectivement mars et mai 2024.

Le milliardaire républicain a annoncé sur sa plateforme, Truth Social, qu'il allait annuler une conférence de presse prévue lundi dans son golf du New Jersey, lors de laquelle il était censé apporter des preuves de fraude au vote à la présidentielle dans cet Etat. Ses avocats ont préféré «ouvrir une procédure légale», a-t-il affirmé.

(AFP)

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