L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro a rassemblé de nouveau ses partisans dimanche à Sao Paulo, pour une première manifestation depuis la décision de le juger pour sa tentative présumée de coup d'Etat.
Le rassemblement vise à réclamer l'amnistie des personnes condamnées pour les évènements du 8 janvier janvier 2023 à Brasilia. Une semaine après l'investiture de Luiz Inacio Lula, et en l'absence de Jair Bolsonaro, alors aux Etats-Unis, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient alors envahi et saccagé les bâtiments de la Cour suprême, du Parlement et du palais présidentiel, appelant à une intervention militaire.
«Il n'y a pas eu de coup d'État»
Dimanche, les manifestants, plusieurs milliers selon l'AFP, se sont rassemblés sur l'emblématique avenue Paulista, au coeur de la ville. Jair Bolsonaro, installé sur une estrade aux côtés de parlementaires amis, doit prendre la parole plus tard.
«Il n'y a pas eu de coup d'État», ont scandé au rythme d'un groupe de percussions les manifestants, dont beaucoup sont vêtus du maillot de l'équipe de football du Brésil, que le bolsonarisme s'est approprié comme symbole.
Certains sont munis de rouge à lèvres, allusion à Débora Rodrigues, placée en détention provisoire pendant deux ans pour avoir participé au soulèvement du 8 janvier 2023 et avoir taché de rouge à lèvres la statue de la Justice devant la Cour suprême fédérale.
«L'utilisation de cette arme vous fait prendre 14 ans», ont ironisé plusieurs manifestants sur des pancartes en forme de rouge à lèvres. «Je veux un Brésil meilleur pour ma fille, sans gouvernements qui volent. Bolsonaro n'a pas volé et c'est pour ça qu'ils sont contre lui», a déclaré à l'AFP Derlaine Costa, une employée de maison de 43 ans qui participe à la marche avec sa fille de 12 ans.
Le 26 mars, la Cour suprême a décidé que M. Bolsonaro, aujourd'hui âgé de 70 ans, devait être jugé pour tentative de coup d'Etat. Jair Bolsonaro, qui encourt jusqu'à 40 ans de prison s'il est reconnu coupable, clame son innocence et se dit «persécuté». Selon les procureurs, l'ex-président (2019-2022) a cherché à obtenir le soutien des forces armées pour empêcher le retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula.