Les négociations en vue du premier traité international de réduction des déchets plastiques devraient aboutir le mois prochain à Busan (Corée du sud) malgré la complexité du sujet et un calendrier très serré, a estimé mercredi le président du comité de négociation onusien.
Des divergences demeurent néanmoins entre pays sur le degré d'ambition d'un tel texte inédit, et le mandat de Luis Vayas Valdivieso, le diplomate uruguayen garant des débats, qui est de finaliser «un traité effectif, un instrument juridiquement contraignant», a-t-il rappelé lors d'une conférence à Tokyo mercredi.
Plusieurs rounds de négociations sur le sujet ont eu lieu depuis que le principe d'un traité juridiquement contraignant a été arrêté en février 2022 à Nairobi, au siège du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Réductions de la production, recyclage et interdictions de composés dangereux
Au menu des discussions à Busan - prévues du 25 novembre au 1er décembre - figurent notamment des réductions obligatoires de production de plastique vierge par l'industrie, des règles de recyclage et la possible interdiction de certains polymères ou composés chimiques jugés dangereux pour l'environnement ou la santé.
Lors des précédentes sessions, des pays producteurs des produits pétroliers qui servent à fabriquer la plupart des plastiques, comme l'Arabie Saoudite, se sont opposés à des limitations de production, préférant mettre l'accent sur le recyclage.
En face d'eux, une «Coalition de la haute ambition», regroupant notamment les pays de l'Union européenne, le Rwanda et le Pérou, exigent que des restrictions de production soient incluses dans le futur traité.
L'enjeu est d'importance car le plastique envahit la vie quotidienne, des emballages aux vêtements en passant par la construction, avec des déchets de toutes tailles qui se retrouvent dans les cours d'eau, au fond des océans et au sommet des montagnes, et des microplastiques détectés dans le sang ou le placenta humain.
«Un grand défi»
Avec seulement sept jours de négociations prévus à Busan, la gestion du temps sera «un grand défi» a estimé M. Vayas Valdivieso en exprimant son espoir de parvenir à un accord «avec des règles crédibles pour arrêter la pollution plastique». «Nous devons réussir à Busan pour le bien-être de la planète et la santé humaine» a-t-il dit.
La production de plastique a doublé en vingt ans et si elle continue au même rythme elle aura triplé d'ici 2060, selon l'OCDE. Sur ce total, seulement 9% est recyclé.
Au cours des sessions précédentes, le texte du projet de traité a fait l'objet de plusieurs ébauches informelles, dont la version la plus récente ("non paper"), attendue la semaine prochaine, devrait servir de base lors de la reprise des discussions le 25 novembre.