Sur Internet, l'Ukraine recrute des volontaires étrangers pour lutter contre les envahisseurs russes. De pareilles tentatives de recrutement ont également eu lieu en Suisse. Certains de nos compatriotes auraient effectivement rejoint la Légion internationale de défense territoriale de l'Ukraine. Au total, des milliers de volontaires auraient rejoint la Légion.
On trouve en ligne de nombreuses photos de combattants étrangers. Le ministère ukrainien de la Défense a même tweeté une image qui montre apparemment un groupe de soldats engagés pour l'Ukraine. «Les soldats des forces armées ukrainiennes envoient leurs salutations et invitent les autres à les rejoindre dans la lutte contre la tyrannie russe», peut-on lire.
On ne sait pas quand, où et par qui la photo a été prise. Mais Certains combattants portent un insigne sur leur uniforme. On y reconnaît bien le drapeau blanc, rouge et blanc de l'opposition biélorusse, alors que d'autres portent des symboles ukrainiens. Il semble aussi que l'un des soldats porte une croix suisse sur la poitrine!
Un Suisse ou un infirmier?
Est-ce donc un Suisse qui se bat au service de la Légion étrangère ukrainienne? Pour l'instant, il n'est pas possible d'apporter une réponse claire à cette question. La croix suisse peut évidemment représenter la nationalité de celui qui la porte. Toutefois, ce symbole est bien connu à l'étranger dans le secteur médical et est parfois utilisé pour les ambulanciers.
À lire aussi
De tels insignes avec la croix suisse «ne signalent pas obligatoirement une nationalité suisse», explique le porte-parole de l'armée Stefan Hofer à Blick. Elles sont également en vente libre sur le marché. «Ici et là, elles sont également utilisées pour marquer les paramédicaux et sont également proposées comme tels sur le web». L'armée n'a pas connaissance du nombre de militaires suisses présent sur le front ukrainien, précise Stefan Hofer.
Les services secrets n'ont aucune donnée concrète
Même son de cloche du côté des services secrets: le service de renseignement de la Confédération est au courant de l'existence d'une frange de sympathisants en Suisse avec les milieux violents de l'extrême droite ukrainienne, déclare Isabelle Graber, la porte-parole des services de renseignements.
Ces derniers n'ont toutefois «pas connaissance à ce jour de représentants suisses des milieux violents d'extrême-droite qui se seraient rendus en Ukraine dans le cadre des récents événements pour participer aux combats». Cela vaut d'ailleurs aussi pour le camp russe.
Toutefois, les services de la Confédération ne s'occupent de cette thématique que dans la mesure où il existe un lien avec violence extrémiste. Mais il est clair que, s'ils en avaient connaissances, ils déclareraient tous les cas à la justice militaire.
Les Suisses se rendant au combat risquent une sanction
Selon le code pénal militaire, les Suisses risquent une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison ou une amende s'ils s'engagent dans un service militaire étranger sans l'autorisation du Conseil fédéral. Est également punie toute personne qui recrute des Suisses pour des services militaires étrangers ou qui favorise un tel recrutement.
(Adaptation par Thibault Gilgen)