Le bilan de la tempête Ciaran qui frappe l'Europe s'est alourdi vendredi à 15 morts, dont un enfant ukrainien de 5 ans en Belgique. Elle a provoqué d'importantes perturbations, avec des ports fermés et des vols annulés.
La tempête, qui s'est décalée vers l'est après avoir frappé le littoral atlantique, a fait cinq morts en Toscane, en Italie, où elle a provoqué des précipitions record, ont annoncé les autorités locales. «Ce qui s'est passé cette nuit en Toscane a un nom: changement climatique», a estimé sur son compte X le gouverneur de la Toscane, Eugenio Giani, qui a décrété l'état d'urgence.
Le gouvernement italien a décrété «l'état d'urgence» en faveur de la Toscane, une procédure classique en Italie en cas de catastrophe naturelle permettant de déployer des moyens financiers et matériels exceptionnels. Une première aide de l'Etat de cinq millions d'euros a été approuvée en conseil des ministres, a annoncé la cheffe de l'exécutif Giorgia Meloni au cours d'une conférence de presse.
Naufrage d'un voilier portugais
Des chutes d'arbres causées par les violentes rafales de vent sont à l'origine de la plupart des accidents mortels: deux victimes en Belgique, deux en France, une en plein centre de Madrid, une en Allemagne et un septième aux Pays-Bas.
Au Portugal, c'est la forte houle provoquée par Ciaran sur l'Océan atlantique qui a entraîné un drame: trois personnes sont mortes dans le naufrage d'un voilier battant pavillon danois qui s'est échoué sur une plage du centre du pays.
La tempête Ciaran a fortement perturbé le trafic ferroviaire en Belgique, principalement en Flandre. Le trafic maritime a également été interrompu pour la journée de jeudi dans la zone portuaire d'Anvers. L'aéroport de Bruxelles a connu pour sa part de nombreux retards.
Tous les vols annulés en Angleterre
En France, un peu plus d'un demi-million de foyers étaient encore sans électricité vendredi matin, contre 1,2 million de la veille, selon le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Les retours de vacances ce week-end seront «assurés» par la compagnie ferroviaire SNCF même si les perturbations liées à Ciaran se prolongeront encore.
Ciaran avait gagné jeudi après-midi l'Angleterre, où vents violents et fortes pluies ont entraîné d'importantes perturbations, avec la suspension durant une bonne partie de la matinée des liaisons maritimes depuis le port de Douvres. Des centaines d'écoles ont été fermées. L'île anglo-normande de Jersey, en alerte rouge, a enregistré des vents jusqu'à 160 km/h.
Tous les vols ont été annulés dans les aéroports de Jersey, Guernesey et Aurigny. En Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre, plus de 8500 foyers ont été privés d'électricité.
Circulation des trains interrompue en France
Aux Pays-Bas, les championnats néerlandais de cyclisme contre le vent ont d'ailleurs été annulés à cause... du vent. «Malheureusement le vent est devenu de plus en plus fort au fil des jours nous empêchant de lancer la course. La sécurité de tous est notre priorité principale», ont déclaré les organisateurs, la vitesse maximale du vent en course ne pouvant dépasser les 61 km/h.
A l'aéroport de Schiphol-Amsterdam, environ 200 vols, principalement sur des destinations européennes proches, ont été annulés jeudi. Le trafic ferroviaire et de ferries a été également perturbé.
La circulation des trains régionaux dans l'ouest de la France a été interrompue jusqu'à vendredi matin. Les vents ont frôlé dans la nuit de mercredi à jeudi les 200 km/h dans le Finistère, à la pointe de la Bretagne. Le président Emmanuel Macron s'est rendu vendredi dans cette région pour «remercier des forces de secours» et «échanger avec des habitants», ont annoncé ses services.
Un incendie vers Valence
Dans l'est de l'Espagne, un incendie de forêt apparu jeudi, attisé par des vents violents, faisait toujours rage vendredi dans la région de Valence. Plus de 800 personnes ont dû quitter leurs domiciles face à l'avancée des flammes, ont indiqué les autorités locales. Des rafales de vent allant jusqu'à 120 km/h entravent les opérations d'extinction.
La tempête a également entraîné jeudi l'interruption du trafic ferroviaire entre Ourense et Vigo ou entre La Corogne et Ferrol, en Galice, ainsi que sur d'autres petites lignes des régions de Cantabrie, des Asturies ou du Pays basque.
Les événements météorologiques extrêmes (cyclones, canicules, inondations, sécheresses...) sont des phénomènes naturels. Mais le réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre générés par l'activité humaine peut les amplifier.
(ATS)