Le site russe Mediazona et le service russe de la BBC ont dit avoir identifié environ 45.000 soldats russes tués depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, il y a deux ans, dans une enquête conjointe publiée mercredi. Les pertes militaires sont tenues secrètes en Russie, comme en Ukraine.
Le décompte, qui court du 24 février 2022 au 20 février 2024, ne se veut pas exhaustif, mais les deux médias disent avoir identifié 45.123 soldats russes tués en exploitant des sources libres d'accès comme des avis de décès, des communiqués d'autorités locales, des nécrologies parues dans des médias ou sur les réseaux sociaux.
Un bilan réel deux fois plus élevé?
Les médias soulignent que le bilan réel est certainement bien plus lourd. Il pourrait être deux fois plus élevé, avance le service russe de la BBC. Selon cette source, «les deux tiers des morts n'avaient aucun lien avec l'armée avant l'invasion». Il s'agit donc de mobilisés, de volontaires, de combattants de compagnies militaires privées ou de prisonniers qui avaient rejoint des unités combattantes en échange d'une amnistie.
Le dernier bilan officiel russe remonte à septembre 2022, lorsque le ministre de la Défense Sergueï Choïgou avait admis la mort de 5.937 militaires russes.
Les pertes russes en augmentation depuis octobre
En août dernier, le New York Times, citant des officiels américains, évaluait les pertes militaires russes à 120.000 morts. Le 29 janvier dernier, dans une réponse écrite à un parlementaire, le ministre britannique de la Défense James Heappey évaluait lui les pertes russes à plus de 350.000 morts et blessés.
En 2023, la BBC Russian a dit avoir observé une augmentation des pertes militaires russes hebdomadaires à partir d'octobre dernier, au moment où les forces de Moscou lançaient une offensive d'ampleur pour s'emparer d'Avdiïvka, ville capturée la semaine dernière après quatre mois de combats.
(AFP)