Au moment le plus critique, les médecins du pape François ont envisagé d'interrompre ses traitements. Le Professeur Sergio Alfieri, responsable de l'équipe médicale chargée du pape François à l'hôpital Gemelli de Rome, a révélé cette information ce mardi dans une interview au «Corriere della Sera».
«C'était terrible, on pensait vraiment qu'on n'arriverait pas (à le sauver)», a déclaré le soignant en évoquant la grave crise respiratoire subie par le pape le 28 février dernier. Le responsable religieux, toujours resté lucide, avait semble-t-il délégué les décisions à son assistant médical personnel de confiance, Massimiliano Strappetti. «Essayez tout, n'abandonnez pas», aurait dit ce dernier. «Et personne n'a abandonné», a raconté le Sergio Alfieri au quotidien italien. Le pape François est rentré dimanche au Vatican après plus de cinq semaines d'hospitalisation.
Rééducation respiratoire
Il y poursuit les thérapies, la rééducation, ses «activités professionnelles» et participe à la messe, a indiqué mardi le Vatican, sans se prononcer sur la date de sa prochaine apparition publique. La thérapie pharmacologique et la kinésithérapie continuent, notamment la rééducation respiratoire «afin de récupérer pleinement l'usage de la respiration et de la parole», a indiqué aux journalistes le service de presse du Saint-Siège.
Hospitalisé durant 38 jours pour une double pneumonie qui a mis sa vie en danger à deux reprises, le pape argentin de 88 ans est retourné dimanche à la Maison Sainte-Marthe, la résidence hôtelière dans l'enceinte de la Cité du Vatican où il vit. Il est en mesure d'y concélébrer la messe dans la chapelle située au deuxième étage, mais aucune visite n'est à signaler ces deux derniers jours «en dehors de ses plus proches collaborateurs», a précisé le Vatican.
Probablement absent de l'Angélus
Les médecins ont prescrit au souverain pontife une convalescence d'au moins deux mois après cette sérieuse alerte médicale, la plus grave depuis son élection en 2013, durant laquelle son pronostic vital a été «réservé» pendant plusieurs jours. Le Vatican n'a donné aucune information ni sur le dispositif médical déployé à la résidence Sainte-Marthe, ni sur le nombre de soignants à ses côtés. Seule indication? Le pape continue de bénéficier d'assistance en oxygène «à haut débit» via des canules nasales quand il en ressent le besoin.
Mercredi, François ne présidera pas l'audience générale hebdomadaire et le texte de sa catéchèse sera transmis par écrit, a fait savoir la même source. Avis aux catholiques: le dispositif sera «probablement» le même pour la prière de l'Angélus dimanche prochain. A sa sortie de l'hôpital romain Gemelli dimanche, sa première apparition publique depuis son admission le 14 février, Jorge Mario Bergoglio est apparu affaibli, les traits marqués et la voix frêle, peinant à lever les bras et à reprendre son souffle.