Un juge de New York a repoussé vendredi a priori jusqu'à la mi-avril le procès pénal historique de Donald Trump prévu le 25 mars dans une affaire de paiements dissimulés à une actrice de films X. Ce report offre un nouveau répit au candidat à la présidentielle. L'ancien président des États-Unis (2017-2021) qui espère être réélu en novembre face au sortant Joe Biden cherche depuis des mois à retarder au maximum l'ouverture des quatre procès pénaux dans lesquels il est poursuivi.
Dans l'affaire de paiements à une ex-star du porno, Stormy Daniels, avec qui M. Trump aurait eu une liaison adultérine en 2006, «le procès est ajourné de 30 jours à compter de la date» du 14 mars, a tranché le juge de la cour suprême (tribunal de première instance, ndlr) de l'État de New York pour Manhattan, Juan Merchan. C'est jeudi en effet que le procureur de Manhattan Alvin Bragg a donné son feu vert pour que les débats soient repoussés de 30 jours.
Ce qui signifie que ces audiences pénales qui promettent d'être sans précédent – et pour lesquelles Donald Trump encourt en principe une peine de prison – pourrait commencer à la mi-avril. «Nous allons continuer à nous battre pour mettre fin à cette affaire bidon», a réitéré un des porte-parole de Donald Trump, Steven Cheung, dans un communiqué.
Répit
La cour suprême pénale se réunira en audience préliminaire le 25 mars pour décider d'une nouvelle date, selon le juge Merchan. Cela offre un nouveau répit au candidat des républicains à la présidentielle du 5 novembre. Le parquet de Manhattan s'était dit jeudi «prêt pour un procès le 25 mars», comme prévu, mais sans «s'opposer à un report jusqu'à 30 jours pour permettre à la défense d'examiner» de nouvelles pièces versées à la procédure. Quelque 31'000 pages de nouveaux documents judiciaires ont été produites ces jours-ci.
«Un ajournement immédiat est nécessaire», avait argué la défense de Donald Trump tout en estimant que «30 jours seraient insuffisants compte tenu du volume de pièces produites». Les avocats de ce dernier souhaitaient même un report de 90 jours et avaient demandé d'attendre que la Cour suprême des États-Unis à Washington tranche sur la question de son éventuelle immunité pénale en tant qu'ex-président.
L'homme d'affaires et tribun politique a toujours qualifié cette affaire Stormy Daniels de «bidon» et nié toute relation avec cette femme, Stephanie Clifford de son vrai nom. Il plaide non coupable et est accusé d'avoir maquillé les comptes de son empire immobilier, la Trump Organization, pour dissimuler le versement de 130'000 dollars à Mme Clifford, juste avant la présidentielle de novembre 2016 qu'il avait remportée.
Ce versement était destiné à lui faire garder le silence sur une relation sexuelle présumée, qu'ils auraient eue en 2006 alors que Donald Trump était déjà marié avec Melania. L'ancien président est inculpé dans cette affaire de 34 fraudes comptables, punies d'une peine maximale de 4 ans de prison dans les cas les plus graves.
Recours
Donald Trump a multiplié les recours et les contestations dans les quatre affaires pénales qui le visent, avec l'espoir de ne pas être jugé ou condamné avant l'élection de novembre. Il est déjà parvenu à faire retarder le procès fédéral à Washington qui devait débuter le 4 mars pour tentatives illicites d'inverser le résultat de l'élection de novembre 2020, remportée par Joe Biden. La procédure est suspendue le temps que la question de l'immunité présidentielle soit tranchée par la Cour suprême, qui a fixé au 25 avril les débats sur cette question et ne devrait pas se prononcer avant juin ou juillet.
Le procès sur les archives présidentielles, prévu initialement à partir du 20 mai, sera lui probablement reporté de plusieurs mois, la juge Aileen Cannon souhaitant un calendrier suffisamment espacé pour permettre de la «souplesse», notamment en raison de la possibilité de chevauchement avec les autres affaires.
Enfin, le juge au procès dans l'État de Géorgie pour tentatives illégales d'inverser les résultats de la présidentielle de 2020 a rejeté vendredi la demande de dessaisissement de la procureure mais exigé une réorganisation de son équipe. Cette décision lève un obstacle majeur à la tenue du procès de l'ex-président et de ses 14 coprévenus, pour lequel aucune date n'a encore été fixée.
(ATS)