La gare de Hambourg a été le théâtre d'une scène de pagaille peu commune mercredi: des policiers équipés de masques respiratoires et d'autres forces d'intervention en combinaison de protection intégrale se sont soudainement précipités vers un train spécifique. La raison? Une suspicion de contamination au virus de Marburg. Un étudiant en médecine et sa petite amie, qui revenaient tout juste du Rwanda, pourraient l'avoir contracté. Un danger pour tous les passagers à bord. Le train a d'abord arrêté à Francfort, où le cas a été suspecté, avant de continuer son chemin jusqu'à Hambourg, où l'intervention a eu lieu.
«Dans le cadre du protocole de protection contre les infections, le service de santé publique a ordonné, par l'intermédiaire de la police, l'arrestation des personnes à la gare centrale», explique Alexander Fricke, porte-parole de l'arrondissement de Hambourg-Nord, au média allemand «Bild». Une enquête a été menée pour déterminer si les deux voyageurs ont effectivement été infectés par le virus de Marburg et si les autres passagers du train ont été exposés. Le train a finalement pu poursuivre sa route dans la soirée. Et ce sans la moindre mesure additionnelle, telle qu'une désinfection.
Jeudi, les résultats des investigations sont tombés: les deux voyageurs n'étaient finalement pas atteints par le dangereux virus.
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L'étudiant se sentait déjà mal en partant du Rwanda
Le virus de Marburg est issu de la même famille d'agents pathogènes que le virus Ebola. Il est transmis à l'homme par les roussettes et se propage entre les humains par un contact étroit ou par un contact direct avec les fluides corporels. Les symptômes de la maladie de Marburg sont douloureux et progressifs: d'abord une forte fièvre et de violents maux de tête, auxquels s'ajoutent plus tard des diarrhées, des vomissements et des saignements. Selon l'OMS, le taux de mortalité peut atteindre les 88%.
L'étudiant, qui avait été en contact au Rwanda avec une personne infectée par le virus, ne se sentait apparemment déjà pas bien sur le vol de retour vers l'Allemagne. Son état ne l'a toutefois pas dissuadé de monter de ce train bondé.
Il n'existe actuellement aucun vaccin
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) écrit à propos du virus de Marburg que le risque d'infection pour les voyageurs est certes très faible, une contamination nécessitant un contact proche avec un patient ou un animal infecté. «Toutefois, aucun vaccin ni traitement autorisé contre la fièvre de Marburg n'est actuellement disponible en Suisse.»
L'OFSP ajoute entretenir des contacts réguliers avec ses partenaires internationaux afin de mettre en place des mesures appropriées en cas d'épidémie. Dans d'autres pays, des contaminations liées au retour de voyageurs sont possibles, mais extrêmement rares. Il ne faut donc pas avoir peur pour l'instant. «En Suisse, aucun cas n'a été enregistré à ce jour.»