Opposant russe introuvable
Les proches d'Alexeï Navalny s'inquiètent après son transfert vers une autre prison

L'opposant russe incarcéré Alexeï Navalny a été transféré vers une nouvelle colonie pénitentiaire «à régime sévère», ont annoncé jeudi ses proches. Ces derniers disent ne pas savoir où il se trouve.
Publié: 14.06.2022 à 16:05 heures
Les proches de l'opposant à Vladimir Poutine s'inquiètent pour sa vie.
Photo: IMAGO/SNA

«Ils ont dit à Pokrov (ndlr: son ancienne colonie pénitentiaire) qu’Alexeï Navalny n’est plus détenu ici, qu’il a été transféré dans une colonie à régime sévère», a indiqué à l’agence de presse TASS Olga Mikhaïlova, l’une des avocates de l’opposant de 46 ans. Avant d’ajouter: «C’est lié au fait que le verdict dans sa nouvelle affaire est entré en vigueur.»

Fin mai, la justice russe avait confirmé la condamnation à neuf ans de prison d’Alexeï Navalny pour le détournement de dons versés à ses organisations de lutte contre la corruption, des accusations qu’il nie et estime politiquement motivées. L’avocat et militant anticorruption, principal opposant russe à Vladimir Poutine, purge déjà une peine pour «fraude» dans une affaire remontant à 2014 et impliquant l’entreprise française Yves Rocher.

Un système qui a déjà essayé de le tuer

Il était jusqu’alors écroué dans la colonie de Pokrov, à 100km de Moscou, déjà considérée comme une des plus dures de Russie. «Le problème […] n’est pas seulement qu’une colonie de haute sécurité est beaucoup plus effrayante. Tant qu’on ne sait pas où se trouve Alexeï, il reste en tête-à-tête avec un système qui a déjà essayé de le tuer, donc notre tâche principale est de le localiser le plus rapidement possible», a commenté Kira Iarmych, sa porte-parole, sur la messagerie Telegram. Elle a dénoncé le fait que ni l’opposant, ni ses avocats ou sa famille n’ont été prévenus à l’avance de ce transfert.

Alexeï Navalny avait été arrêté en janvier 2021 à son retour de Berlin. Il y avait passé plusieurs mois en convalescence après un empoisonnement, dont il tient le président russe Vladimir Poutine pour responsable.

(AFP)

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