Selon une source judiciaire, un magistrat de Melbourne, Anthony Kelly, devait examiner jeudi à 16H00 (05H00 GMT) la requête du Serbe, retenu par les services d'immigration à Melbourne depuis son arrivée mercredi soir dans l'intention de participer à l'Open d'Australie.
Le rocambolesque voyage de Djokovic «Down Under» a provoqué un incident diplomatique, le président de la Serbie, Aleksandar Vucic, accusant l'Australie de «mauvais traitement» envers le champion.
Djokovic était tout sourire pour annoncer son départ pour Melbourne sur son compte Instagram mardi. Mais le Serbe, qui s'était opposé à la vaccination obligatoire et dont le statut vaccinal est inconnu, a finalement déchanté.
Son visa a été annulé, les douanes australiennes expliquant que «M. Djokovic n'a pas fourni les éléments appropriés pour entrer en Australie» et que «les ressortissants étrangers qui ne disposent pas d'un visa valide ou dont le visa a été annulé seront placés en détention et expulsés d'Australie».
Le sort réservé à «Djoko» est très mal passé du côté de la Serbie. Son président Aleksandar Vucic, déclarant avoir parlé au N.1 mondial au téléphone, a écrit sur Instagram que «toute la Serbie était avec lui (Djokovic)» et que «les autorités prenaient toutes les mesures nécessaires pour que le mauvais traitement du meilleur joueur de tennis du monde cesse aussitôt que possible».
«Dans le premier avion»
Djokovic, muet sur son statut vaccinal, était déjà dans le collimateur de la classe politique australienne depuis qu'il a annoncé avoir obtenu une dérogation médicale pour participer à l'Open d'Australie (17-30 janvier).
Si les preuves pour soutenir cette dérogation sont «insuffisantes», alors Djokovic «ne sera pas traité différemment de qui que ce soit d'autre, et il retournera chez lui par le premier avion», avait averti le Premier ministre australien, Scott Morrison.
Le patron de Tennis Australia, Craig Tiley, également directeur du premier Grand Chelem de l'année, a toutefois affirmé que le N.1 mondial n'avait bénéficié d'aucun traitement de faveur pour obtenir cette dérogation, lors d'un processus supervisé par les autorités australiennes et celles de l'Etat de Victoria.
Un total de 26 joueurs ou membres de leur staff, sur les quelque 3.000 attendus en Australie, ont demandé une exemption et seuls quelques-uns d'entre eux l'ont obtenue, a-t-il dévoilé. Selon M. Tiley, les deux commissions chargées d'examiner les demandes d'exemption le font sans connaître l'identité des requérants.
Déjà vainqueur de 20 Grands Chelems, comme Roger Federer et Rafael Nadal, Novak Djokovic visait un 21e titre record à Melbourne. L'Open d'Australie est son tournoi fétiche: c'est à Melbourne que le Serbe a remporté son premier Grand Chelem (2008), et aucun joueur ne s'y est imposé autant que lui (neuf victoires).
Depuis des mois, «Nole» laissait planer le doute sur sa participation au premier Grand Chelem de l'année, en raison de l'obligation faite aux joueurs de se vacciner contre le Covid-19 pour entrer en Australie.
Djokovic s'était exprimé dès avril 2020 contre la vaccination obligatoire, alors envisagée pour permettre la reprise des tournois. «Personnellement, je ne suis pas pour les vaccins. Je n'aimerais pas que quelqu'un m'oblige à me faire vacciner pour voyager», avait-il alors affirmé.
Il avait finalement annoncé mardi avoir obtenu une dérogation médicale lui permettant de faire le voyage en Australie. La réglementation du pays prévoit ce type de dérogation dans cinq cas précis (avoir contracté le Covid dans les six mois précédents, grave contre-indication médicale...) mais la fédération, invoquant le secret médical, a refusé de dire lequel s'appliquait à Djokovic.
L'entraîneur de Djokovic, Goran Ivanisevic, a publié sur Instagram une photo de lui et d'autres membres de son staff en train de patienter à l'aéroport pendant que le joueur était questionné par les services d'immigration.
«Ce n'est pas le voyage le plus ordinaire Down Under», a commenté l'ancien champion de Wimbledon.
(AFP)