Une maison de poupées, trois bouteilles de lait de vache, quatre sortes de müsli, des filets de saumon. Et au milieu de tout cela, Donald Trump, ancien président américain et candidat républicain à la Maison-Blanche. C'est une image étrange qui s'offre jeudi soir aux spectateurs de sa conférence de presse dans le New Jersey. Le contenu du monologue d'une heure de Trump aurait lui aussi difficilement pu être plus étrange.
«J'espère que vous profitez du soleil. Nous vivons dans un pays détruit.» C'est ainsi que débute la deuxième apparition de Trump devant la presse depuis début août. Comme lors de ses précédentes apparitions publiques, Trump consacre une grande partie de son temps à tirer à boulets rouges sur la candidate démocrate à la présidence Kamala Harris.
Trump contre Harris: rien ne bouge
Selon lui, la démocrate veut mettre en place une «politique communiste à l'image du Venezuela». Elle veut en outre «lâcher des migrants étrangers sur la population américaine». Aucune de ses déclarations ne semblait tenir la route.
Ce sont des accusations que l'on a déjà entendues à plusieurs reprises de sa part. Mais Trump a aussi livré de nouvelles spéculations lors de cette conférence de presse: il a ainsi reproché à Kamala Harris d'avoir légalisé le vol dans les magasins en Californie... tant que la valeur de la marchandise est inférieure à 950 dollars US.
Selon la chaîne américaine CNN, ce n'est pas vrai non plus. En 2014, la Californie a seulement réduit la peine pour les vols de moins de 950 dollars américains. Et Kamala Harris n'avait rien à voir avec ce sujet.
Et sa propre campagne, il en parle?
Trump n'aborde que très brièvement sa propre campagne électorale et ses promesses pour le futur. Il veut maîtriser l'inflation et faire baisser les prix des loyers et des denrées alimentaires. Mais Donald Trump n'entre pas dans les détails.
Il ne manque toutefois pas de marteler: «Je veux bannir les migrants criminels de notre pays!» Il explique que ces migrants «prennent en charge plus de 100% des nouveaux emplois.» Selon ses propres chiffres, le gouvernement américain a pu créer 114'000 nouveaux emplois en juillet. On ne sait toutefois pas quel groupe démographique a été le plus souvent embauché. Ni comment Trump en arrive à «plus de 100%»...
Trump semble confus
Globalement, son discours est confus. Il passe sans cesse de la migration à l'inflation, du golf à ses procès. «Ah, ce que je voulais encore dire...» Il était difficile de le suivre. Donald Trump s'est d'ailleurs interrompu plusieurs fois pour lire des phrases dans un dossier, et ce, au milieu de son discours.
CNN a mis fin à la retransmission en direct de la conférence de presse au bout d'une demi-heure environ. Dans le fact checking simultané, la chaîne américaine a précisé: «Nous avons déjà analysé tout cela.»
Les journalistes ont à peine le droit de s'exprimer
Lorsque la séance de questions-réponses s'ouvre pour les journalistes présents, Trump ne cesse de couper la parole à ceux qui l'interrogent. Interrogé sur sa stratégie pour la suite de la campagne, il se contente de dire: «Pourquoi devrais-je changer quelque chose? Dans tous les sondages, nous sommes devant les démocrates.»
Les derniers résultats des sondages montrent que cette affirmation est également fausse. Kamala Harris rattrape Donald Trump dans presque tous les États américains. Dans six des sept «swing states», les deux adversaires politiques sont au coude à coude – la démocrate devance même Trump. Sa stratégie ne semble donc pas porter ses fruits.
Après à peine 20 minutes, Donald Trump déclare la séance de questions-réponses terminée. Aucun détail ni précision sur sa campagne électorale ou ses projets pour une éventuelle présidence n'a été offert aux téléspectateurs qui ressortent bredouille de cette conférence.
Mais au moins, il résout l'énigme de l'utilisation des accessoires de son film. «Regardez le prix de ces produits! Je les baisserai tous le premier jour de mon mandat.» Il est ensuite distrait par une boîte de cornflakes jaunes à sa gauche. «Oh, Cheerios! mes cornflakes préférés. Je les emporte chez moi.» Eh bien, c'est déjà ça.