1:27
Un cas de violence policière:La vidéo d'une femme noire tuée chez elle par un policier indigne aux États-Unis

Nouveau cas George Floyd aux USA?
La vidéo d'une femme noire tuée chez elle par un policier émeut Joe Biden

Début juillet aux États-Unis, un policier a abattu une jeune femme noire de plusieurs balles, chez elle. La vidéo montrant la mort de Sonya Massey, dévoilée lundi par la police, indigne jusqu'à Joe Biden et rappelle d'autres cas de violences policières.
Publié: 23.07.2024 à 21:40 heures
|
Dernière mise à jour: 24.07.2024 à 11:00 heures
Joe Biden a exprimé dans un communiqué avoir «le cœur brisé pour ses enfants et l’ensemble de sa famille, qui doivent faire face à cette perte impensable et insensée».
Photo: Capture d'écran/X

L'Afro-Américaine Sonya Massey a fait venir deux policiers chez elle à Springfield, car elle soupçonnait la présence d'un intrus. Mais le 6 juillet dernier, c'est elle qu'un des membres des forces de l'ordre de l'Illinois a abattue.

La vidéo de l'événement tragique, diffusée par la police fédérale de l'État du Midwest, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux. L'indignation suscitée a atteint le président des États-Unis. Joe Biden a partagé sa douleur sur X, un jour après l'annonce de son retrait de la course à une réélection. Il estime que la famille de la victime «mérite la justice».

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

«Sonya Massey, une mère, une amie, une fille et une jeune femme noire aimée, devrait être vivante aujourd'hui», commence le démocrate dans sa longue publication. Il fait lui-même le lien entre ce décès de la jeune femme de 36 ans et les violences policières envers les Noirs américains. «La mort de Sonya des mains d'un officier de police nous rappelle que, trop souvent, les Noirs américains sont confrontés à des craintes pour leur sécurité, ce qui n'est pas le cas de beaucoup d'entre nous.»

Par peur d'être ébouillanté?

Sur les images tirées des caméras que portaient les policiers, on voit l'un des deux hommes demander à la femme d'éteindre la plaque de sa cuisinière, chauffant une casserole. L'ambiance est détendue, les armes à feu sont pour le moment rangées. Selon la retranscription de «Libération», Sonya Massey dit alors tout bas: «Je vous renie au nom de Jésus.» Ce à quoi un des policiers répond: «Vous feriez mieux de ne pas le faire ou je jure devant Dieu que je vous tire une putain de balle dans le visage.»

Il sort son arme et la pointe sur la femme, à plusieurs mètres de lui derrière le comptoir de sa cuisine. Celle-ci s'agite derrière sa casserole… et l'homme l'abat en tirant plusieurs balles. On entend ensuite le policier tireur dire avoir eu peur de se faire ébouillanter. L'agent de 30 ans, Sean Grayson, a été inculpé pour meurtre et faute professionnelle. Il plaide non coupable, mais le 17 juillet, le procureur chargé de ce cas a jugé que le recours à la force n'était pas justifié.

Ce lundi 21 juillet, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Springfield en hommage à Sonya Massey. L'avocat de sa famille, Ben Crump, déjà engagé auprès de la famille de George Floyd et d'autres victimes de violences policières aux États-Unis, a fait part des problèmes de santé mentale vécus par la trentenaire abattue, mais a souligné qu'elle n'était pas agressive envers les agents. Le président Joe Biden a encore exprimé dans un communiqué avoir «le cœur brisé pour ses enfants et l’ensemble de sa famille, qui doivent faire face à cette perte impensable et insensée».

Kamala Harris au chevet de la famille

Selon l'Agence France presse (AFP), la vice-présidente Kamala Harris, désormais candidate démocrate à l'élection présidentielle, a prévu de s'entretenir avec la famille de la victime. L'avocat Ben Crump a dit que les autorités avaient promis une enquête «juste et transparente».

En septembre 2023, des experts mandatés par l'ONU affirmaient qu'il existait un «racisme systémique et profondément ancré» envers la communauté noire au sein des systèmes policiers et judiciaires américains. Une forme d'«héritage de l'esclavage» selon cette analyse.

Ce groupe d'experts avait été créé après la mort en 2020 de l'Afro-Américain George Floyd, tué par un policier blanc à Minneapolis, dans le Minnesota. Ce drame avait déclenché une immense vague de manifestations aux États-Unis. Dans ce pays qui compte plus d'armes en circulation que d'habitants, les services de police sont décentralisés et il n'existe pas de formation unique pour les policiers.

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la