«Nous sommes plus forts ensemble»
Le président polonais à Kiev avant le sommet de l'OTAN

En visite dimanche en Ukraine, le président polonais a insisté sur la nécessité de faire preuve d'unité avant un important sommet de l'OTAN la semaine prochaine au cours duquel Kiev espère voir se concrétiser ses aspirations sur son intégration au sein de l'Alliance.
Publié: 09.07.2023 à 13:50 heures
«Nous sommes plus forts ensemble», a déclaré le président polonais Andrzej Duda sur les réseaux sociaux, alors qu'il se trouvait dans la ville de Loutsk (ouest) avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Photo: PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / HAN

Ce sommet se tiendra un peu plus d'un mois après le début d'une contre-offensive des forces ukrainiennes sur le front, qui n'a jusqu'à présent remporté que des gains modestes face à de puissantes lignes défensives russes et en raison d'un manque de munitions d'artillerie.

«Nous sommes plus forts ensemble», a déclaré le président polonais Andrzej Duda sur les réseaux sociaux, alors qu'il se trouvait dans la ville de Loutsk (ouest) avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

«L'Ukraine et la Pologne sont ensemble, unies dans la lutte contre un ennemi commun», a de son côté indiqué sur Telegram le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak.

Pas de calendrier d'adhésion

Varsovie est l'un des principaux soutiens de Kiev au sein de l'Otan et espère, tout comme M. Zelensky qui revient d'une tournée en Europe de l'Est et en Turquie, rallier les alliés autour de la candidature de l'Ukraine.

Kiev doit recevoir lors de ce sommet à Vilnius les 11 et 12 juillet des «garanties de sécurité» de la part des Occidentaux, mais sans calendrier précis pour le processus d'adhésion.

Washington a affirmé que l'Ukraine avait encore «de nombreuses étapes à franchir» et ne bénéficierait pas d'un «traitement de faveur». Le chef de l'Alliance Jens Stoltenberg a estimé qu'une adhésion ne serait envisageable qu'après la guerre.

Le retour des combattants d'Azov

Volodymyr Zelensky est rentré samedi de Turquie en rapatriant plusieurs commandants du régiment Azov, qui devaient rester en Turquie jusqu'à la fin de la guerre selon un accord passé entre Moscou et Kiev.

Célébrés comme des héros en Ukraine mais honni en Russie, leur retour en Ukraine a provoqué la colère du Kremlin, dont le porte-parole Dmitri Peskov a déclaré qu'il s'agissait «d'une violation directe» de l'accord.

L'un des officiers de ce régiment proche des milieux ultranationalistes ukrainiens, Denys Prokopenko, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine, a déclaré d'emblée qu'il allait retourner au front.

«C'est pourquoi nous sommes revenus en Ukraine. C'est notre objectif principal», a déclaré M. Prokopenko, qui, avec ses autres compagnons d'armes, vivait en Turquie depuis septembre.

Recevoir un «signal clair»

Avant le sommet de l'Otan, le président américain Joe Biden est attendu lundi en Lituanie avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan et d'autres dirigeants. M. Zelensky a dit espérer recevoir un «signal clair» sur la possibilité pour son pays d'intégrer l'Alliance.

Samedi, pour les 500 jours de la guerre, le président ukrainien avait célébré le «courage» de son peuple, dans un clip vidéo non daté où on le voyait sur l'Île aux Serpents en mer Noire, un territoire symbole de la résistance face à Moscou.

La guerre en Ukraine, qui a démarré le 24 février 2022, a fait 9000 morts parmi les civils, dont 500 enfants, selon l'ONU qui estime que le bilan des victimes pourrait être bien plus élevé.

Des armes contestées

Faute d'adhésion accélérée à l'Otan, l'Ukraine a en revanche obtenu vendredi des Etats-Unis la promesse de lui livrer des bombes à sous-munitions, une arme très controversée mais que M. Zelensky a qualifié d'«indispensable programme d'aide».

Ces armes, interdites dans de nombreux pays, sont très critiquées, car elles tuent à l'aveugle en dispersant des petites charges explosives avant ou après l'impact et accusée de faire de nombreuses victimes civiles collatérales.

Le président américain Joe Biden a affirmé que la décision de livrer ces bombes avait été «difficile» mais représentait «la bonne chose à faire».

Le Royaume-Uni a appelé samedi à «décourager leur utilisation», tout comme le Premier ministre cambodgien Hun Sen dimanche a rappelé «l'expérience douloureuse» de son pays, frappé par les Etats-Unis au début des années 1970.

«Ce serait le plus grand danger pour les Ukrainiens pendant de nombreuses années», a écrit Hun Sen sur Twitter, alors que le Cambodge a fait face à des dizaines de milliers de personnes mutilées ou tuées par ses bombes.

La Russie a dénoncé samedi cette décision comme un «aveu de faiblesse» face à «l'échec» de la contre-offensive ukrainienne. Moscou a estimé que Washington se rend ainsi «complice» des victimes civiles que ces bombes feront.

(ATS)

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