Notre suivi de la guerre
L'Occident appelle à la «désescalade» en Syrie après la prise d'Alep

Pour la première fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le régime de Bachar Al-Assad a entièrement perdu le contrôle d'Alep, la deuxième ville du pays, lors d'une offensive rebelle qui a fait plus de 410 morts. Suivez les événements en direct.
Publié: 04:32 heures
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Dernière mise à jour: 05:02 heures
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AFP Agence France-Presse
04:30 heures

Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni appellent à la «désescalade» en Syrie

Les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé dimanche dans un communiqué conjoint à la «désescalade» en Syrie, où des groupes rebelles ont infligé un coup dur au régime de Bachar al-Assad, en prenant le contrôle de plusieurs territoires ces derniers jours.

Des soldats rebelles brandissant le drapeau de l'Armée syrienne libre, lundi, près d'Alep.
Photo: Anadolu via Getty Images

«Nous (...) appelons toutes les parties à la désescalade et à la protection des civils et des infrastructures afin d'éviter de nouveaux déplacements et la perturbation de l'acheminement de l'aide humanitaire», indique leur communiqué, ajoutant que l'"escalade" du conflit soulignait «la nécessité urgente» d'une «solution politique».

Source: AFP

04:30 heures

Après Damas, le chef de la diplomatie iranienne s'envole pour Ankara

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi est arrivé à Ankara dimanche soir, quelques heures après s'être entretenu à Damas avec le président syrien Bachar al-Assad de l'offensive lancée mercredi par des groupes rebelles contre la ville d'Alep, ont annoncé des médias turcs. 

Abbas Araghchi doit rencontrer lundi son homologue turc Hakan Fidan, avant un entretien avec le président Recep Tayyip Erdogan, selon des responsables. Bachar al-Assad a souligné dimanche, en recevant Abbas Araghchi, l'importance du «soutien des alliés» pour «faire face aux attaques terroristes», a rapporté la présidence syrienne.

Avant d'atteindre la Turquie, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi s'était entretenu avec le président syrien Bachar Al-Assad.
Photo: Anadolu via Getty Images

La Russie et l'Iran sont les principaux alliés du régime de Bachar al-Assad, tandis que la Turquie est un soutien des factions rebelles. Ces derniers mois, le président turc a néanmoins cherché à se rapprocher de son homologue syrien.

Source: AFP

04:22 heures

La Russie dit aider l'armée syrienne à «repousser» les rebelles dans trois provinces du nord de la Syrie

L'armée russe a affirmé dimanche qu'elle était en train d'aider l'armée syrienne à «repousser» les forces rebelles dans trois provinces du nord de la Syrie, dans son soutien au gouvernement de Bachar al-Assad, allié de Moscou. 

Des frappes russes se sont abattues dimanche sur l'hôpital universitaire d'Alep, la deuxième ville de Syrie, qui a été prise samedi par une coalition de factions rebelles.
Photo: Anadolu via Getty Images

«L'armée arabe syrienne, avec l'aide des forces aérospatiales russes, poursuit son opération visant à repousser l'agression terroriste dans les provinces d'Idlib, de Hama et d'Alep», a déclaré l'armée russe dans un communiqué publié sur son site internet.

«Au cours de la journée écoulée, des frappes de missiles et des bombardements ont été effectués sur des lieux où des militants et des équipements étaient rassemblés», a ajouté l'armée russe. Au moins «320 militants ont été éliminés», a-t-elle souligné.

Source: AFP

Fin du Live

Le président syrien Bachar al-Assad a cherché dimanche à obtenir le soutien de ses alliés après avoir perdu le contrôle d'Alep, la deuxième ville de Syrie, lors d'une offensive rebelle qui a fait plus de 410 morts selon une ONG. C'est la première fois depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 que le pouvoir, un allié de l'Iran et de la Russie, perd totalement le contrôle de cette ville septentrionale.

Un revers cinglant pour Bachar Al-Assad, infligé par une coalition de groupes rebelles dominée par des islamistes. Recevant à Damas le chef de la diplomatie d'Iran, Abbas Araghchi, le président syrien a souligné «l'importance du soutien des alliés et des amis pour faire face aux attaques des terroristes appuyées par l'étranger et mettre leurs plans en échec». Il a plus tôt menacé de recourir à la «force pour briser les terroristes».

La Russie a dit que ses forces aériennes aidaient l'armée syrienne à «repousser» les rebelles dans les provinces d'Idleb (nord-ouest), de Hama (centre) et d'Alep (nord), alors que l'Iran a réitéré son soutien «ferme» au régime Assad. Après Damas, Abbas Araghchi est arrivé dimanche soir à Ankara où il doit rencontrer lundi son homologue turc Hakan Fidan avant un entretien avec le président Recep Tayyip Erdogan, selon des responsables.

Dizaines de localités conquises

En 2015 et avec l'appui militaire crucial de la Russie et de l'Iran, le régime Assad avait lancé une contre-offensive qui lui avait permis de reprendre progressivement le contrôle d'une grande partie du pays. En 2016, il avait fini par reconquérir la totalité de la ville d'Alep, poumon économique de la Syrie d'avant-guerre.

Les violences, les premières de cette ampleur depuis 2020, font craindre une reprise des hostilités à grande échelle dans le pays. Celui-ci morcelé en plusieurs zones d'influence, où les belligérants sont soutenus par différentes puissances régionales et internationales.

Mercredi, le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et des factions rebelles alliées, certaines appuyées par la Turquie, ont lancé une offensive contre les forces gouvernementales. La coalition est parvenue à prendre in extremis des dizaines de localités dans les provinces d'Alep, d'Idleb et de Hama, plus au sud. Samedi, elle s'est emparée de la majeure partie de la ville d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le gouvernement en mauvaise posture à Alep

Le HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, et les rebelles, «contrôlent la ville d'Alep, à l'exception des quartiers aux mains des forces kurdes. Pour la première fois depuis 2011, Alep est hors du contrôle du régime», a dit Rami Abdel Rahmane, chef de l'OSDH.

Selon cette ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, au moins 412 personnes ont été tuées depuis mercredi: 214 rebelles, 137 membres des forces pro-régime et 61 civils. «A moins qu'il ne lance une contre-offensive bientôt ou que la Russie et l'Iran n'envoient beaucoup plus de soutien, je ne pense pas que le gouvernement pourra reprendre la ville», a dit à l'AFP Aron Lund, du centre de réflexion Century International.

L'armée a confirmé samedi la présence de combattants antigouvernementaux dans de «larges parties» de la ville. Et dimanche, des avions russes et syriens ont mené des frappes à Alep, faisant 12 morts, des appareils russes ayant également bombardé la ville d'Idleb, tuant huit personnes, d'après l'OSDH.

Alep prise «sans grande résistance»


Au surlendemain du lancement de leur offensive depuis la province d'Idleb, leur bastion, le HTS et les rebelles se sont emparés samedi de la majeure partie de la ville «sans rencontrer de résistance significative», a dit l'OSDH. Ils ont atteint la citadelle historique et pris des bâtiments gouvernementaux, des prisons et l'aéroport international, selon l'ONG.

Mais plusieurs quartiers du nord d'Alep sont habités en majorité par des Kurdes syriens placés sous l'autorité des forces kurdes. Celles-ci ont instauré une administration autonome dans des régions du nord-est syrien.

Avant leur assaut, le HTS et les rebelles contrôlaient une bonne partie de la province d'Idleb, ainsi que des secteurs des provinces d'Alep, de Hama et de Lattaquié. Le nord-ouest syrien bénéficiait d'un calme précaire en vertu d'un cessez-le-feu instauré en 2020, sous le parrainage d'Ankara et de Moscou.

Guerre civile meurtrière

Sur un autre front, des groupes rebelles proturcs ont pris dimanche aux forces kurdes la ville clé de Tal Rifaat (nord) près de la frontière turque, a indiqué l'OSDH, sans fournir d'explications. La Turquie, qui contrôle plusieurs zones du nord de la Syrie, a dit soutenir les efforts pour «mettre fin à la tension».

Le début de l'offensive rebelle a coïncidé avec l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, un allié de Bachar Al-Assad et de l'Iran. Déclenché en 2011 après la répression brutale de manifestations prodémocratie, le conflit en Syrie a fait environ un demi-million de morts.


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