Rien n'est officiel, mais les probabilités sont fortes pour que la reine Serena Williams joue à l'US Open l'ultime tournoi d'une phénoménale carrière: la Monténégrine Danka Kovinic sera lundi soir sa première adversaire sur le central new-yorkais, y commettra-t-elle un crime de lèse majesté?
Quel que soit le résultat de ce match, l'Américaine de 40 ans (elle fêtera son 41e anniversaire le 26 septembre) ne quittera pas encore définitivement les courts de Flushing Meadows puisqu'ayant reçu une invitation, elle disputera le tournoi de double au côté de sa soeur aînée Venus (42 ans), qui elle n'a pas encore annoncé une prochaine retraite. Ensemble, elles ont remporté 14 titres du Grand Chelem, dont deux fois l'US Open.
La plus grande joueuse de l'Histoire
Mais pour la championne aux 23 titres du Grand Chelem (dont le premier en 1999 à New York), considérée comme la plus grande joueuse de tous les temps même si elle reste à une longueur du record absolu de Majeurs détenu par l'Australienne Margaret Court, c'est bien le simple qui prévaut.
Aussi, la confrontation avec Kovinic (début du match prévu à 19h00 locales, mardi 01h00 françaises) sera-t-elle déjà pour Williams un match pour la survie.
«J'espère qu'elle prendra du plaisir», a commenté le quadruple vainqueur du tournoi John McEnroe, aujourd'hui consultant pour Eurosport, fort cependant d'une certitude concernant sa compatriote: «Serena ne vient pas pour perdre au premier tour».
Pourtant, elle a été battue dès son entrée en lice en juin à Wimbledon par la 115e mondiale, la Française Harmony Tan, pour son retour en simple après un an d'absence, en raison d'une blessure à une jambe. Ensuite, elle n'a passé qu'un tour à Toronto, puis perdu d'entrée à Cincinnati.
Kovinic, une redoutable adversaire
Alors Kovinic a tout du piège, elle qui a atteint le troisième tour à Roland-Garros en mai où elle n'a cédé que face à l'injouable N.1 mondiale Iga Swiatek, et à l'Open d'Australie en janvier où elle avait notamment battu la Britannique Emma Raducanu tout auréolée de son triomphe surprise à New York quelques mois auparavant.
Autre élément à prendre en compte, la dévastatrice Serena Williams inspire toujours du respect mais ne fait plus aussi peur à ses adversaires qu'elle impressionnait tant à ses grandes heures.
En revanche, elle pourra s'appuyer sur le public du court Arthur-Ashe, la plus grande et la plus bruyante arène de tennis au monde avec ses 23.800 places, qui sera d'autant plus derrière elle que chaque match peut être le dernier.
Si elle parvient à franchir l'obstacle Kovinic, le suivant pourrait être bien plus élevé encore, puisqu'elle pourrait affronter la N.2 mondiale estonienne Anett Kontaveit.
«Ne la sous-estimez pas»
Mais même au crépuscule de sa carrière, même si le tennis occupe une place de plus en plus mineure dans sa vie de mère de famille et de femme d'affaires, Serena Williams reste Serena, la joueuse ayant grandi dans le violent ghetto de Compton, près de Los Angeles, et dont la combativité ne s'est jamais démentie.
Alors «ne la sous-estimez pas», prévient sa compatriote Chris Evert, six fois lauréate de l'US Open comme Williams, qui admet toutefois que «ce sera difficile pour elle d'atteindre la deuxième semaine».
(AFP)