Moins pour le cancer
Coupes importantes dans le financement public de la recherche médicale aux Etats-Unis

La décision du NIH de réduire le financement de la recherche universitaire provoque l'indignation des scientifiques. Cette coupe budgétaire pourrait affecter les études sur le cancer et les maladies neurodégénératives, menaçant l'innovation américaine.
Publié: 08.02.2025 à 21:40 heures
Les frais indirects liés à la recherche seront plafonnés à 15%.
Photo: IMAGO/BSIP
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AFP Agence France-Presse

L'agence fédérale américaine en charge de la recherche médicale a annoncé vendredi soir une coupe importante dans ses financements alloués aux universités et centres de recherche, une décision condamnée avec force par la communauté scientifique et universitaire.

Le National Institutes of Health (NIH) a annoncé plafonner désormais à 15% le financement de «frais indirects» liés à la recherche, bien loin des «60% et plus facturés aujourd'hui par certains instituts». «Ce changement permettra d'économiser plus de 4 milliards de dollars par an», a fait savoir l'agence sur le réseau social X. Ces frais portent sur des dépenses de fonctionnement comme l'entretien ou l'achat de matériel et le financement de personnels administratifs de laboratoires de recherche.

Un tacle à la recherche du cancer

Cette soudaine coupe pourrait affecter les recherches sur divers sujets comme le cancer ou les maladies neurodégénératives, ont prévenu des scientifiques. «C'est un moyen infaillible de paralyser la recherche et l'innovation», a fustigé samedi Matt Owens, président du COGR, une association d'instituts de recherche et de centres médicaux universitaires, dans un communiqué à l'AFP.

«Les concurrents de l'Amérique se réjouiront de cette blessure auto-infligée», a-t-il poursuivi, appelant le gouvernement à revenir sur cette décision «avant que les Américains n'en subissent les conséquences».

Jeffrey Flier, ancien doyen de la faculté de médecine d'Havard, a estimé sur X qu'une telle décision visait non pas à «améliorer le processus, mais à nuire aux institutions, aux chercheurs et à la recherche biomédicale». Elle «provoquera le chaos et nuira à la recherche biomédicale et aux chercheurs», a-t-il prévenu, alors que nombre de scientifiques se sont inquiétés ces dernières semaines du manque de transparence des autorités fédérales, qui ont notamment supprimé des données épidémiologiques importantes de leurs sites.

L'annonce du NIH a elle été saluée par le multimilliardaire Elon Musk, à la tête d'une commission spéciale chargée de sabrer dans les dépenses fédérales. Des élus républicains se sont également réjoui de cette mesure qui devrait affecter principalement les grandes universités telles qu'Harvard, Yale et Johns Hopkins, qu'ils accusent d'idéologie progressiste.

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