Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, demande la mise en place d’un tribunal spécial pour la Russie. Et l’idée que des Russes puissent être jugés à l’international pour leurs crimes de guerre ne fait pas plaisir aux propagandistes de Vladimir Poutine. Ceux-ci alimentent les craintes en avertissant «qu’une catastrophe s’abattrait sur la Russie».
Sur la guerre en Ukraine
La Russie «doit» gagner, c’est ce qu’ont martelé le journaliste radio et télévision Vladimir Soloviev, ainsi que la rédactrice en chef de «Rossia Sevodnia» (Russia Today), Margarita Simonian, dans le talk-show de cette dernière lundi.
«Ils (ndlr: les Ukrainiens) se préparent à s’emparer de notre Crimée, et nous faisons la seule chose que nous pouvons faire dans cette situation. Nous les bombardons», a déclaré Margarita Simonian pour justifier les dernières attaques. Elle avait déjà expliqué auparavant dans une vidéo que Volodymyr Zelensky ne laissait pas d’autre choix aux Russes que de bombarder le pays.
Les critiques se multiplient au sein de la population
«Nous bombardons ces infrastructures alors que nous ne l’avons jamais voulu. Personne ne le voulait», poursuit-elle. Mais apparemment, tous les citoyens ne sont pas de cet avis. Certains se montreraient réticents, selon la journaliste, ou seraient tout simplement contre les bombardements en Ukraine.
Pour la propagandiste, c’est incompréhensible: «Nous voyons tous les jours l’infrastructure de ce qui est désormais notre territoire se faire détruire. Cela, pour aider les Ukrainiens à tuer les nôtres!»
Inquiétude quant aux conséquences des crimes de guerre
Si les demandes de Volodymyr Zelensky concernant la création d’un tribunal pour la Russie sont satisfaites, les crimes de guerre commis en Ukraine pourraient être jugés à la Cour pénale internationale de La Haye.
C’est là que les plus puissants ont été jugés par le passé. En 2013, l’ancien président du Liberia, Charles Taylor, y a été condamné à 50 ans de prison pour ses crimes de guerre. En 2021, deux chefs de la sécurité serbe y ont été condamnés à douze ans de prison pour leurs agissements pendant la guerre de Bosnie. Les commandants russes tremblent, eux aussi, lorsqu’ils pensent aux conséquences de leurs missions.
Mais Margarita Simonian ne comprend absolument pas ces craintes. Il y a plus en jeu que son propre avenir, selon elle. «Les gens ont peur de La Haye, alors qu’ils devraient plutôt avoir peur de perdre: ils devraient avoir peur de trahir leur peuple», avertit-elle.
Une défaite serait synonyme de catastrophe pour la Russie
La journaliste n’y va pas de main morte. «En cas de défaite, La Haye attendra même le concierge qui nettoie les pavés derrière le mur du Kremlin», continue-t-elle à alarmer.
Son collègue Vladimir Soloviev se montre d’ailleurs très menaçant envers le reste du monde: «Si nous perdons, nous n’irons pas à La Haye. Le monde sera réduit en cendres.»
Alors qu’une grande partie des Ukrainiens sont plongés dans le froid et l’obscurité, les spéculations se poursuivent à la télévision nationale russe. Toujours lors d’une récente émission de Vladimir Soloviev, le politologue Sergueï Mikheïev a présenté «une solution» pour les civils ukrainiens qui craignent pour leur vie: «Nous devons faire en sorte que l’Ukraine envoie 10 à 15 millions de réfugiés supplémentaires en Europe. Qu’ils s’occupent de leurs problèmes.»