Malgré le financement maintenu
Le CICR joue la carte de la prévention et gèle les embauches

Le CICR maintient son financement américain pour l'instant, mais prend des précautions. Le directeur Pierre Krähenbühl souligne l'importance du soutien des États-Unis, représentant 25% du budget de l'ONG.
Publié: 10.04.2025 à 07:31 heures
Pierre Kraehenbuehl était directeur des opérations au CICR, avant de prendre la tête de l'UNRWA et ensuite d'être nommé directeur général du CICR en 2021.(Archives)
Photo: MARTIAL TREZZINI
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ATS Agence télégraphique suisse

Le financement du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) par les Etats-Unis n'a pour l'instant pas été impacté, indique son directeur Pierre Krähenbühl. L'ONG a néanmoins pris des mesures préventives, en gelant notamment les embauches.

Le CICR obtient le financement américain non pas par le biais de l'agence américaine de développement international (USAID), fortement touchée par les mesures d'économies du président américain Donald Trump, mais par le Département américain d'Etat, relève Pierre Krähenbühl dans un entretien diffusé jeudi par «Le Temps». 

«Il a historiquement toujours bénéficié d'un soutien bipartisan, démocrate et républicain». «Mais nous ne connaissons pas encore les intentions de l'administration actuelle pour l'avenir», ajoute le directeur du CICR. «L'impact sur notre organisation de la perte de la contribution américaine serait significatif», car elle représente 25% du budget de l'ONG, relève-t-il.

Mesures préventives

Même si aucun financement n'a été supprimé, le CICR a pris «des mesures préventives à hauteur de 50 millions de francs», en gelant notamment de nouveaux recrutements prévus dans le budget, poursuit M. Krähenbühl. L'organisation mène également avec les autorités américaines un dialogue «focalisé sur la vraie valeur ajoutée» de l'organisation dans les conflits armés.

L'ONG a répondu par ailleurs au questionnaire du gouvernement américain visant à définir la pertinence de ses activités et la continuité de son financement. «Notre objectif premier est de protéger l'opérationnel, à savoir la protection des civils dans les guerres et la défense du droit humanitaire», précise le responsable. Il remarque que les Etats-Unis ne sont pas les seuls à avoir procédé à des coupes financières. «Plusieurs Etats européens font de même» pour «prioriser les questions de défense nationale et se réarmer, réduisant leur soutien à l'humanitaire».

Le CICR a déjà subi une «crise très sévère» ces deux dernières années, rappelle M. Krähenbühl, soulignant que le budget a été réduit de 700 millions de francs, à 2,1 milliards.

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