La Haute cour constitutionnelle de Madagascar a définitivement validé vendredi la victoire du président sortant Andry Rajoelina au premier tour de l'élection présidentielle du 16 novembre, dont la régularité est contestée par l'opposition. La plus haute juridiction de la grande île de l'océan Indien a également rejeté plusieurs recours de l'opposition réclamant notamment l'annulation du scrutin.
Cette victoire offre un second mandat à Andry Rajoelina, 49 ans, élu en 2018 mais qui avait déjà été au pouvoir entre 2009, à la suite d'une mutinerie qui a chassé l'ex-président Marc Ravalomanana, et 2013. Sa cérémonie d'investiture doit avoir lieu mi-décembre.
Victoire avec 59%
La Haute cour a confirmé la victoire de M. Rajoelina, avec près de 59% des suffrages exprimés, comme cela avait été annoncé samedi dernier par la commission électorale, et une participation à peine supérieure à 46%, en baisse par rapport à l'élection de 2018.
La cour avait neuf jours à partir de l'annonce de ces résultats, soit jusqu'au 4 décembre, pour statuer sur les recours contestant le scrutin et proclamer les résultats définitifs. Onze millions de Malgaches ont été appelés aux urnes le 16 novembre, dans un contexte politique tendu.
Aucune manifestation
Un collectif de dix opposants candidats, comptant notamment deux anciens présidents dont M. Ravalomanana, avait appelé les électeurs à boycotter un scrutin «joué d'avance». Ils ont refusé de faire campagne en signe de protestation mais laissant le champ libre au candidat sortant, qui s'est rendu aux quatre coins du pays en hélicoptère ou par avion privé.
Avant même l'annonce des scores par la commission électorale, les membres du collectif avaient annoncé qu'ils ne reconnaîtraient «pas les résultats de cette élection illégitime, truffée d'irrégularités» et mis en garde contre «l'instabilité politique et sociale qui pourrait en découler».
Pendant des semaines avant l'élection, le collectif avait appelé quasi quotidiennement la population à protester dans les rues d'Antananarivo. Les rassemblements, qui n'ont pas été massivement suivis, avaient été régulièrement dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Aucune manifestation n'a toutefois eu lieu après le scrutin.
Préoccupations internationales
Huit pays et organisations, dont les Etats-Unis et l'Union européenne, ont exprimé ces derniers mois leur «préoccupation» après des tensions lors de manifestations et dénoncé un usage excessif de la force contre l'opposition.
Les élections à Madagascar, depuis son indépendance de la France en 1960, se sont rarement conclues sans être assorties de contestations ou d'une crise.
(ATS)