L'ex-président bolivien nie
Evo Morales visé par un mandat d'arrêt pour «traite d'être humain sur mineur»

Evo Morales fait face à un mandat d'arrêt pour «traite d'être humain sur mineur». L'affaire concerne une relation présumée avec une adolescente en 2015. L'ex-président bolivien a nié les accusations, évoquant une persécution politique.
Publié: 03:32 heures
La justice bolivienne a annoncé lundi avoir émis un mandat d'arrêt pour «traite d'être humain à l'égard d'une mineure» contre l'ex-président bolivien Evo Morales (2006-2019).
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

La justice bolivienne a annoncé lundi avoir émis un mandat d'arrêt pour «traite d'être humain à l'égard d'une mineure» contre l'ex-président bolivien Evo Morales (2006-2019), pour avoir eu une relation avec une adolescente avec laquelle il aurait eu une fille en 2016. «Il est approprié d'émettre un mandat d'arrêt», a indiqué la procureure Sandra Gutiérrez lors d'une conférence de presse.

Le ministère public a précisé que celui-ci, rendu public lundi, avait été émis le 16 octobre. Sandra Gutiérrez a expliqué ne pas avoir révélé plus tôt son existence car «l'affaire est très complexe», du fait qu'elle implique un ancien président, qui a nié les accusations à plusieurs reprises.

Jusqu'à 15 ans de prison encourus

Elle a par ailleurs souligné que deux jours avant d'émettre ce mandat d'arrêt, les partisans de l'ex-président ont mis en place des barrages routiers qui ont duré 24 jours, pour protester contre ce qu'ils estiment être une «persécution judiciaire» à son encontre. Malgré la contestation, la police a tenté à plusieurs reprises d'arrêter Evo Morales, réfugié dans l'Etat du Chapare (centre), son fief politique où est cultivée la coca, a précisé Sandra Gutiérrez.

Mais «il était impossible de procéder à l'exécution du mandat d'arrêt contre ce citoyen, car (...) de nombreux policiers ont été victimes d'agressions et de tentatives d'assassinat de la part des bloqueurs», a affirmé la procureure.

Sandra Gutiérrez a dit que la police avait présenté d'"innombrables» rapports justifiant l'impossibilité d'exécuter le mandat d'arrêt et qu'il avait été souligné que «la vie non seulement de policiers, (mais) aussi de citoyens, était en jeu». La procureure a indiqué que Evo Morales encourait une peine de «10 à 15 ans» d'emprisonnement.

Les faits remonteraient à 2015

L'affaire remonte à 2015, lorsque l'ancien dirigeant des producteurs de coca gouvernait la Bolivie. Selon le dossier, Evo Morales a eu une relation avec une jeune fille de 15 ans avec laquelle il a eu une fille en 2016, lorsqu'il était alors au pouvoir.

La thèse du parquet est que les parents de la mineure l'ont enrôlée dans la «garde de jeunes» de Morales «dans le seul but de gravir les échelons politiques et d'obtenir des avantages (...) en échange de leur fille mineure». Pour ces faits, le ministère public a déposé un acte d'accusation contre Evo Morales et la mère de la victime présumée pour le délit de «traite d'êtres humains aggravée».

Deuxième mandat d'arrêt

Il s'agit du deuxième mandat d'arrêt délivré à l'encontre de Evo Morales pour cette affaire. La procureure Gutiérrez avait déjà ordonné son arrestation en septembre, mais un recours en justice déposé par la défense de l'homme politique aymara avait permis de l'annuler.

Les avocats de Evo Morales affirment que l'affaire a déjà été examinée et classée en 2020. Evo Morales estime être victime d'une «persécution judiciaire» orchestrée par le gouvernement du président Luis Arce, son ancien allié et désormais rival pour la candidature du parti au pouvoir en vue de la présidentielle de 2025.

L'ancien président a gouverné le pays andin entre 2006 et 2019 et a ensuite favorisé le triomphe électoral de Luis Arce, qui avait été son ministre de l'Economie. Aujourd'hui en conflit, les deux leaders se disputent la direction du parti de gauche au pouvoir et la candidature de cette formation à la présidentielle d'août 2025.


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