Les Etats-Unis sont déjà impliqués dans les guerres en Ukraine et dans la bande de Gaza. Le pays de l'Oncle Sam est le plus grand fournisseur d'armes de Kiev et d'Israël. Mais le Pentagone ne s'arrête pas là et vient d'annoncer une nouvelle coalition militaire contre les attaques des Houthis en mer Rouge.
Ces affrontements menacent le commerce international et risquent de faire grimper le prix du pétrole. Les Etats-Unis ont donc informé lundi une coalition de dix pays pour stopper les incidents.
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La nouvelle «initiative de sécurité multinationale» appelée «Operation Prosperity Guardian» – «Opération Gardien de la prospérité» – comprend également la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, Bahreïn et les Seychelles.
Pas de cessation des attaques
Les rebelles Houthis du Yémen ont déclaré mardi qu'ils ne cesseraient pas leurs attaques contre les navires marchands en mer Rouge, malgré l'annonce par les Etats-Unis de la création d'une nouvelle force de protection maritime. «Même si l'Amérique mobilise le monde entier, nos opérations militaires ne s'arrêteront pas (...) quels que soient les sacrifices que cela nous coûte», a déclaré Mohammed al-Bukhaiti, un haut responsable des Houthis, sur le réseau social X.
Il a ajouté que ces attaques s'arrêteraient seulement «si Israël cesse ses crimes et que la nourriture, les médicaments et le carburant parviennent à la population assiégée», de la bande de Gaza.
Dilemme pour la communauté mondiale
Le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a évoqué dans une déclaration le «défi posé par ces acteurs non étatiques. Les pays qui veulent préserver le principe fondamental de la liberté de navigation doivent s'unir.»
Déjà certains pétroliers et autres cargos commencent à éviter la région. Une situation compliquée pour la communauté internationale. Si la sécurité ne peut pas être assurée sur cette route maritime importante, les prix des carburants et du transport de marchandises risquent de s'envoler. Mais une réaction militaire trop violente pourrait, dans l'autre sens, lancer un conflit plus large et de faire grimper les prix.
Impact sur le commerce mondial
Depuis les premières attaques des Houthis, le prix du pétrole n'a augmenté que de manière imperceptible. Le 12 décembre, le prix du baril de Brent était pratiquement à son niveau le plus bas de l'année, soit 73,24 dollars. Lundi, le baril coûtait un peu plus de 78 dollars.
Mais les prix des importations d'Extrême-Orient sont déjà en train de s'envoler. Au vu des risques en mer Rouge, les compagnies maritimes mondiales ont stoppé les itinéraires de leurs navires de fret dans cette zone, comme le rapporte le «Times of Israel». «Les navires ont été détournés vers des itinéraires plus longs et plus coûteux.» Selon le journal, cela aura des répercussions sur le commerce mondial. 10% d'entre eux transitent par le canal de Suez.
L'armateur suisse contourne lui aussi le canal de Suez
Entre-temps, l'armateur suisse MSC a également stoppé les voyages de ses porte-conteneurs à travers le canal de Suez. Un cargo de l'entreprise avait été attaqué par un drone vendredi lors de son passage par la mer Rouge.
Le passage maritime par la mer Rouge relie l'océan Indien à la Méditerranée. La route est 40% plus longue en passant de l'Extrême-Orient vers l'Europe par le Cap de Bonne Espérance à la pointe sud de l'Afrique. Cela prolonge le voyage de deux à quatre semaines. Outre les retards de livraison, cela augmente les coûts jusqu'à un million de dollars par cargo, toujours selon le média israélien.
Alliés du Hamas
Les milices houthis, soutenues par l'Iran et le Hezbollah au Liban, dominent une grande partie du Yémen. Les Houthis ont déclaré leur solidarité avec le Hamas et attaquent des cibles dans le sud d'Israël depuis le 7 octobre. Lors d'attaques contre des cargos, des destroyers américains ont également intercepté des drones.
Entre-temps, les milices menacent d'attaquer tous les navires qui, de leur point de vue, sont en route vers Israël ou en proviennent. Seuls les cargos qui livrent de l'aide à la bande de Gaza sont autorisés à traverser la mer Rouge. Tous les autres sont des «cibles légitimes de nos forces armées», selon une déclaration des Houthi.
(Avec l'AFP)