Parmi les pays de la Méditerranée aux prises à une chaleur et des incendies suffocants, la Grèce est particulièrement touchée, notamment dans ses îles très touristiques de Rhodes, Corfou et Eubée, ainsi que depuis mercredi en Thessalie, dans le centre-est du pays.
Ces incendies, en périphérie de zones urbaines, ont entraîné la mort de deux personnes mercredi. Ces deux décès portent à 5 le bilan des morts en deux jours, équivalent au nombre de victimes en Italie ayant péri soit dans de violents orages dans le nord, soit dans les incendies en Sicile. Ces derniers s'apaisaient jeudi, selon des responsables locaux, bien que le gouvernement régional ait déclaré l'état de crise après des jours de fortes températures et d'incendies.
Mais à ce jour, c'est l'Algérie qui a été la plus gravement frappée au plan humain, avec 34 décès en raison des incendies.
Toute la Méditerranée est littéralement en train de s'embraser
«Nous vivons des jours d'été dangereux, comme neuf autres pays méditerranéens», a souligné mercredi le ministre grec de la Protection civile Vassilis Kikilias, alors que des incendies ont éclaté un peu partout sur le pourtour méditerranéen comme au Portugal mardi ou en Croatie lundi.
En Bulgarie, où le mercure a grimpé à 42°C, un état d'urgence a été décrété mercredi dans la région de Haskovo, près de la frontière nord-est de la Grèce, en raison d'un feu de forêt prenant de l'ampleur dans la chaîne des Rhodopes.
En Grèce, la Protection civile garde placées en «risque extrême d'incendie» un certain nombre de zones dans sept régions du pays, dont plusieurs en Thessalie. Avec un risque également «très élevé» dans d'autres départements.
Pour combattre le nouveau front en Thessalie, en particulier dans la région de Volos, pompiers, policiers et simples citoyens volontaires ont travaillé toute la nuit de mercredi à jeudi, tentant de prendre de court les vents toujours prévus sur la région. Et ce, même si les températures s'annoncent plus clémentes jeudi, avec des maximales de 36°C, contre plus de 40 (jusqu'à 46,1° mercredi) ces derniers jours.
Jeudi matin, un responsable des pompiers a affirmé à la chaîne de télévision ERT que «tous les fronts de Thessalie» étaient désormais «gérables», sans zone habitée menacée.
Une handicapée et un éleveur voulant sauver son bétail sont morts
La zone industrielle de Volos restait fermée par précaution et plusieurs villages ou hameaux ont été évacués de bon matin autour de cette ville portuaire de 140'000 habitants, au pied du Mont Pélion.
C'est dans cette région qu'une femme handicapée a été retrouvée morte à l'intérieur de son camping-car incendié et qu'un éleveur de bétail a été tué alors qu'il tentait de sauver son troupeau.
Selon l'agence grecque ANA, à Rhodes, une île très touristique de l'archipel du Dodécanèse en mer Egée, où 20'000 personnes ont été évacuées en fin de semaine dernière, l'incendie a repris de la vigueur dans les villages de Vati et Gennadi. En revanche, l'incendie de Corfou est en récession, avec encore des feux épars.
Ces centaines de pompiers sont soutenus par des renforts de l'Union européenne.
Tôt jeudi, un autre sinistre a éclaté près de maisons dans une banlieue verdoyante d'Athènes, Kifissia, mais il a été rapidement éteint.
Un autre s'est déclaré sur l'île d'Eubée (Evia en grec), la deuxième plus grande des îles grecques, dans la région de Kymi. Selon les pompiers cités par ANA, le feu atteint une zone mixte de fermes et de forêts près de la ville mais ne menace aucune habitation.
600 départs de feu, essentiellement dans les forêts
Les autorités grecques ont recensé quelque 600 départs de feu, beaucoup dans les forêts, depuis une douzaine de jours, la plupart vite éteints.
Les scientifiques du groupe World Weather Attribution (WWA) estiment que les vagues de chaleur qui ont frappé certaines parties de l'Europe et de l'Amérique du Nord en juillet sont dues aux changements climatiques, eux-mêmes liés à l'activité humaine.
Elles «ne sont plus des événements exceptionnels» et celles qui adviendront «seront encore plus intenses et plus courantes si les émissions ne sont pas réduites rapidement», ont conclu les chercheurs.
(ATS)