«En captivité, j’ai vu comment nos gars ont été passés à tabac […] ils nous ont déshabillés, nous ont forcés à nous baisser en étant nus. Si quelqu’un levait la tête, ils commençaient à le frapper immédiatement», a raconté lors d’une conférence de presse en ligne Denys Tcherpouko, qui répond au nom de guerre «Mango».
«J’ai vu un soldat être emmené de notre cellule et deux jours plus tard, ils l’ont ramené. Il ne pouvait plus bouger, ses côtes et ses jambes étaient cassées. Je ne connais pas son sort», a poursuivi M. Tcherpouko.
Des cas de «graves tortures»
Un autre ex-prisonnier, Vladislav Jaïvoronok, au nom de guerre «Wikipedia», a affirmé ne pas avoir été pleinement soigné de sa blessure reçue lors des combats à Marioupol, mais «simplement laissé en vie pour qu’on puisse vivre jusqu’au moment où on pourra être échangés».
Il affirme avoir observé des cas de «graves tortures». «Certains avaient des aiguilles enfoncées dans leurs blessures, d’autres ont été torturés avec de l’eau», a-t-il accusé.
«Il y avait une forte pression psychologique. On n’avait aucun contact avec nos proches, avec le monde extérieur», dit-il.
Une unité ultranationaliste
Ces accusations sont cependant invérifiables de source indépendante.
Vladislav Jaïvoronok et Denys Tcherpouko faisaient partie des soldats ukrainiens s’étant rendus à l’issue de la bataille pour Marioupol, que la Russie a capturé en mai au prix de nombreuses destructions.
Ils étaient détenus dans la prison d’Olenivka, en territoire séparatiste dans l’Est de l’Ukraine, victime d’une frappe fin juillet dont Kiev et Moscou s’accusent mutuellement, qui a fait des dizaines de morts.
Les deux soldats sont membres du régiment Azov, une unité militaire honnie en Russie et chez les combattants prorusses car réputée proche des milieux ultranationalistes ukrainiens.
(AFP)