Dès le début d'après-midi, des centaines de «Swifties» se sont massés aux abords du stade de Wembley. Devant près de 90'000 personnes chaque soir, la chanteuse américaine va y donner les cinq derniers concerts européens de sa tournée lancée il y a près d'un an et demi aux Etats-Unis.
«C'est fou, ça ne semble pas réel», s'exclame Brodie MacArthur, une étudiante londonienne de 23 ans interrogée par l'AFP à son arrivée à Wembley. Elle est vêtue d'une longue robe blanche inspirée de l'album «The Tortured Poets Department».
Il y a non loin d'elle Juan Ramirez, venu spécialement de Californie. «L'attente du concert a été angoissante. Mais nous y sommes enfin!», se réjouit l'ambulancier de 28 ans. Il a eu peur que la star n'annule ses concerts dans la capitale britannique.
Sécurité renforcée
Car il y a une semaine, ses trois concerts prévus à Vienne ont été annulés à la dernière minute après la révélation d'un projet d'attentat-suicide jihadiste et l'arrestation de trois suspects permettant d'éviter un «bain de sang» selon les autorités autrichiennes.
«Après ce qu'il s'est passé à Vienne, c'est rassurant de savoir que la sécurité a été renforcée», explique Brodie MacArthur. «On a toujours des inquiétudes dans un coin de sa tête, mais il y a du monde pour assurer notre sécurité».
La police de Londres s'est dite prête pour l'événement, assurant que les contrôles des billets seraient renforcés, doublés de mesures de sécurité supplémentaires aux abords du stade. Sur le site internet de Wembley, les détenteurs d'un billet ont été prévenus que des «contrôles supplémentaires» auraient lieu au stade «avant l'entrée».
Lauren Thies, une étudiante de 19 ans venue avec sa mère du New Jersey, près de New York, est sûre que Taylor Swift est «prête à revenir et à jouer». «Elle aime jouer pour ses fans. (...) Cela va être très important pour elle», dit-elle.
Contexte tendu au Royaume-Uni
Certains fans sont arrivés au petit matin pour l'événement, voire mercredi matin pour l'une d'elles, et s'échangent des bracelets de perles redevenus à la mode grâce à la chanson «You're on your own, kid».
Katie Moulson en a même offert à des agents de sécurité: «Ils ont l'air d'apprécier», s'amuse cette orthophoniste de 24 ans venue spécialement de l'est de l'Angleterre, qui se dit rassurée par les mesures de sécurité déployées et surtout impatiente: «Je n'arrive pas à y croire!»
Après plusieurs concerts à guichets fermés à Londres en juin, le retour de Taylor Swift dans la capitale du Royaume-Uni intervient aussi près de deux semaines après le meurtre de trois fillettes dans une attaque au couteau à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre, qui a déclenché une vague d'émeutes xénophobes dans le pays.
Les enfants âgées de six, sept et neuf ans assistaient à un cours de danse sur le thème des chansons de Taylor Swift, qui s'est dite «complètement sous le choc» sur les réseaux sociaux.
La popstar, qui entretient une relation étroite avec ses fans, n'a en revanche pas encore commenté la décision d'annuler ses concerts dans la capitale autrichienne.
Certains «Swifties», qui forment une communauté très soudée et active sur les réseaux sociaux, ont accepté de revendre voire de donner leur billet pour les concerts de Londres à d'autres qui avaient perdu leur place à Vienne.
Londres conclura la partie européenne de la tournée, entamée en mai à Paris. La star planétaire se rendra ensuite au Canada à partir de novembre pour les derniers concerts d'une série mondiale retentissante, par les secousses sismiques mesurées parfois localement lors des représentations mais aussi par ses retombées économiques énormes.
A la fin de l'année dernière, «Eras» est devenue la première tournée de l'histoire à écouler plus d'un milliard de dollars de billets.