Les États ennemis d'Amérique
Ces cinq pays veulent maintenant se rapprocher des talibans

Certains États se positionnent, d'autres gouvernements anticipent de nouveaux conflits : Voici comment le retrait des troupes de l'OTAN pourrait affecter l'Asie.
Publié: 18.08.2021 à 05:59 heures
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Dernière mise à jour: 18.08.2021 à 14:20 heures
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Soldats indiens au Cachemire: y aura-t-il de nouveaux conflits dans la région frontalière?
Photo: AP
Guido Felder, Louise Maksimovic (traduction)

Le vide laissé par le retrait des troupes de l’armée américaine et des pays occidentaux en Afghanistan attirent de nombreux pays. La Chine et la Russie sont les premiers à prendre clairement position pour profiter de la nouvelle situation.

Le retrait des troupes occidentales aiguise effectivement les appétits d’expansion et fait miroiter des avantages économiques. La Chine, notamment, aurait bien besoin d’infrastructures telles que des lignes ferroviaires, des routes et des pipelines. Ils s’avéreraient particulièrement précieux pour le projet titanesque de «Nouvelle route de la soie» qu’a le pays pour pouvoir acheminer ses marchandises vers l’Occident.

Pékin s’inquiète en particulier des ressources minières et des investissements en Afghanistan. Par exemple dans une mine de cuivre dans la province de Lugar, dans la construction de routes dans le nord du pays ou dans la production de pétrole. Fin juillet, Pékin avait reçu une délégation des talibans pour des pourparlers (anticipant probablement que les islamistes prendraient bientôt le pouvoir en Afghanistan).

Bien que la Chine persécute les musulmans Ouighours sur son propre sol, le pays est prêt à collaborer avec le groupe islamiste. Peu après le changement de pouvoir, les dirigeants chinois ont déclaré qu’ils respectaient «la volonté et la décision du peuple afghan».

La Russie veut étendre sa présence

La Russie, qui s’est également brûlé les doigts avec une occupation de l’Afghanistan pendant l’ère soviétique entre 1979 et 1989, veut établir des contacts à un «niveau de travail». Une alliance qui peut sembler paradoxale dans le pays où les talibans sont considérés comme une organisation terroriste.

L’expert allemand en sécurité Markus Kaim explique: «Tant que les talibans ne laissent pas l’instabilité qui prévaut dans le pays se propager dans les pays voisins, ils seront acceptés par la Russie et la Chine comme une force politique dominante.»

La Russie profitera du retrait de l’OTAN pour étendre sa présence dans les anciennes républiques soviétiques du Tadjikistan et du Kirghizstan.

La Turquie veut négocier

La Turquie tente également de profiter de l’échec de la mission de l’OTAN. Il était prévu que les troupes turques contrôlent l’aéroport de Kaboul après le retrait de l’organisation. En raison de l’avancée rapide des talibans, cela ne s’est pas produit.

Les négociateurs turcs veulent maintenant entamer des pourparlers avec le nouveau gouvernement le plus tôt possible.

L’Iran craint pour son eau

Pendant longtemps, les talibans sunnites ont été haïs par l’Iran chiite, mais ces dernières années, l’Iran aurait fourni aux islamistes des armes pour attaquer les Américains.

Maintenant, les contacts vont probablement s’intensifier. L’est de l’Iran est dépendant de l’eau potable, que les grands fleuves apportent d’Afghanistan et que les Talibans ont déjà détournée. Enfin, le pays s’attend à voir arriver de nombreux réfugiés.

Des attaques au Cachemire?

Le changement de pouvoir en Afghanistan pourrait entraîner de nouveaux conflits dans le sud entre l’Inde et le Pakistan. Tous deux veulent accroître leur influence sur Kaboul.

Il n’est pas exclu que les combattants islamistes, après avoir conquis Kaboul, perpètrent des attaques terroristes dans la région frontalière du Cachemire.

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