Les droits humains «asphyxiés»
L'ONU met en garde contre le retour des «dictateurs»

Antonio Guterres alerte sur la menace croissante pesant sur les droits humains. Le Secrétaire général de l'ONU dénonce l'intolérance envers certains groupes et critique ceux qui considèrent les droits humains comme un obstacle au pouvoir.
Publié: 10:32 heures
Le Secrétaire général de l'ONU alerte sur le retour des «dictateurs» au pouvoir.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

L'ère des «dictateurs» qui ont commis des crimes atroces «peut se reproduire», a mis en garde lundi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, appelant à un sursaut pour éviter une situation «très dangereuse».

«Au cours des siècles précédents, l'usage effréné de la force par les puissants, les attaques aveugles contre les civils, les transferts de population, et le travail des enfants étaient monnaie courante. Les dictateurs pouvaient ordonner des crimes atroces qui envoyaient à la mort un grand nombre de personnes. Attention: cela peut se reproduire», a averti le Haut-Commissaire, devant le Conseil des droits de l'homme.

Les droits humains asphyxiés

Les droits humains «sont asphyxiés les uns après les autres» a dénoncé lundi le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres à la tribune du Conseil des droits de l'homme à Genève. «Les droits humains sont l'oxygène de l'humanité. Mais ils sont asphyxiés, les uns après les autres», a dénoncé Antonio Guterres, qui dresse une longue liste de ceux qui les étranglent.

«Les droits humains, sous le coup d'attaques vicieuses, sont dans leurs derniers retranchements. Cette situation représente une menace directe pour tous les mécanismes et systèmes établis de haute lutte au cours des 80 dernières années pour protéger et faire progresser les droits humains», a insisté Antonio Guterres.

Ces droits humains sont asphyxiés «par les autocrates, qui écrasent l'opposition parce qu'ils craignent ce dont serait capable un peuple ayant pleinement les moyens d'agir», souligne le chef de l'ONU, mais sans citer d'exemple.

Crise climatique et patriarcat

Il dénonce aussi le rôle du «patriarcat, qui empêche les filles d'aller à l'école et les femmes de jouir de leurs droits fondamentaux» ou encore les «bellicistes, qui se rient du droit international, du droit international humanitaire et de la Charte des Nations Unies».Mais il voit aussi une menace pour les droits humains dans «la crise climatique» ou «un système financier mondial en faillite morale, qui fait trop souvent obstacle à une plus grande égalité et au développement durable».

Antonio Guterres a aussi profité de cette tribune pour dénoncer une nouvelle fois «des technologies incontrôlables comme l'intelligence artificielle, qui suscitent de grands espoirs mais recèlent aussi la capacité de violer les droits humains en un seul clic». Et il souligne l'«intolérance croissante» à l'égard de groupes entiers, peuples autochtones, migrants et réfugiés, de la communauté LGBT+, ou les personnes handicapées.

De manière générale, les droits humains sont asphyxiés «par les discours de ceux qui, prêchant la division et la colère, considèrent les droits humains non pas comme un bienfait pour l'humanité, mais comme un obstacle au pouvoir, au profit et au contrôle qu'ils convoitent».

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