Rishi Sunak et Keir Starmer se sont affrontés mercredi soir dans un dernier débat avant les législatives au Royaume-Uni. Alors que le scrutin se rapproche, le Labour (travaillistes) est toujours promis à une écrasante victoire selon les sondages qui ont peu évolué, les Tories (conservateurs) faisant les frais d'une campagne laborieuse marquée par les polémiques et désormais par un scandale de paris frauduleux.
Après un premier duel au début juin, durant lequel les deux adversaires s'étaient montrés offensifs, la tension est encore montée d'un cran lors de ce nouveau débat. Dès les premiers échanges le ton était donné. En réponse à une question d'une femme du public sur la crise de confiance entre les électeurs et leurs élus, Keir Starmer a fustigé le bilan des conservateurs, attaquant directement Rishi Sunak. Il a rappelé, par exemple, qu'il avait écopé d'une amende pour avoir violé les règles de confinement durant l'épidémie de Covid-19.
Expulsion illégale vers le Rwanda
«Je pense qu'au cours des 14 dernières années, la politique est devenue trop axée sur l'autosatisfaction et sur le fait que les députés pensent à ce qu'ils peuvent obtenir pour eux-mêmes» a-t-il affirmé. Il a promis de «réinitialiser la politique pour qu'elle redevienne au service du public».
Rishi Sunak a rétorqué que l'intégrité en politique, c'était d'être «clair sur ce que vous voulez faire». Il a accusé son adversaire «de ne pas être honnête sur ses projets d'augmenter les impôts», l'une de ses lignes d'attaque favorites contre le Labour dans la campagne.
L'échange le plus vif a porté sur la lutte contre l'immigration illégale. Le premier ministre a défendu son projet d'expulser les migrants illégaux vers le Rwanda et a vivement attaqué Keir Starmer sur le manque de précision de son programme. «Que feriez-vous? Que feriez-vous? C'est une question simple», a-t-il lancé, tandis que le chef du Labour a semblé en difficulté, se bornant à répéter qu'il voulait «s'attaquer aux gangs» de passeurs et améliorer la gestion des demandes d'asile pour renvoyer plus rapidement ceux qui n'auraient pas vocation à rester au Royaume-Uni.
Pour Keir Starmer, 61 ans, l'enjeu était de ne pas faire de faute si près du vote, même si la ligne prudente - prônant le changement et le sérieux budgétaire - qu'il maintient depuis des mois a pu laisser des électeurs sur leur faim.