Cette annonce fait suite à une déclaration du ministère italien de la Justice faisant part du dépôt d'une demande visant à révoquer l'arrestation de Mohammad Abedini, quelques jours après la libération par les autorités iraniennes d'une journaliste italienne détenue à Téhéran.
Le ministère iranien des Affaires étrangères «annonce la libération de Mohammad Abedini Najafabadi, un citoyen iranien détenu en Italie, et son retour dans son pays», a-t-il indiqué dans un communiqué, après une première annonce de la justice iranienne sur le retour imminent de ce ressortissant.
«Le problème a été résolu» après le «suivi» du ministère iranien des Affaires étrangères et des «négociations» entre les services de renseignement iraniens et italiens, avait indiqué plus tôt Mizan Online, l'organe de presse de la justice iranienne.
Technologie sophistiquée
M. Abedini, 38 ans, est accusé par les Etats-Unis d'avoir fourni une technologie sophistiquée de navigation de drone à l'armée iranienne, en violation des sanctions américaines contre l'Iran. Ces composants ont été utilisés lors d'une frappe de drone en janvier sur une base militaire jordanienne près de la frontière syrienne ayant tué trois militaires américains, selon les autorités judiciaires américaines. M. Abedini était détenu depuis son arrestation dans une prison de Milan, l'Iran niant les accusations et qualifiant sa détention d'"acte illégal» qui risquerait de nuire aux relations Rome-Téhéran.
Le ministre italien de la Justice, Carlo Nordio, a déposé une demande auprès de la Cour d'appel de Milan pour révoquer l'arrestation de l'Iranien, car ses crimes présumés ne sont pas punissables par la loi italienne ou manquent de preuves, a déclaré dimanche le ministère dans un communiqué.
Ce geste intervient quatre jours après le retour chez elle de Cecilia Sala, une journaliste italienne qui avait été détenue à l'isolement pendant trois semaines dans une prison de Téhéran. Sa libération a été un coup diplomatique majeur pour la Première ministre Giorgia Meloni, qui l'a qualifiée de résultat d'un «travail intense par les canaux diplomatiques et de renseignement».
«Aucun élément»
Selon le ministère italien de la Justice, en vertu du traité d'extradition entre l'Italie et les États-Unis, l'extradition ne peut avoir lieu que si les crimes imputables sont punissables en vertu des lois de chaque pays. «Le premier agissement imputé au citoyen iranien d'association de malfaiteurs en vue de violer l'IEEPA» ne correspond pas aux cas prévus et punis par le système pénal italien», mentionne le communiqué du ministère. L'IEEPA, International Emergency Economic Powers Act, est une loi fédérale qui donne au président américain des pouvoirs de sanction d'urgence.
Quant aux autres chefs d'accusations – «association de malfaiteurs en vue de fournir un soutien matériel à une organisation terroriste ayant entraîné la mort» et «fournir un soutien matériel à une organisation terroriste étrangère ayant entraîné la mort» – le ministère indique qu'«aucun élément n'a été avancé à ce jour pour étayer les accusations portées».
Il ajoute que la seule certitude est que M. Abedini a mené «des activités de production et de commerce d'instruments technologiques avec son propre pays» ayant «des applications militaires potentielles, mais pas exclusives». Les autorités américaines ont arrêté un autre homme, l'Irano-Américain Mahdi Sadeghi, qui aurait collaboré avec M. Abedini pour expédier en Iran, des articles sanctionnés. Celui-ci est toujours incarcéré aux Etats-Unis.