Le PIB baisse et les cours de la bourse chutent
L'Amérique va-t-elle entrer en récession à cause de Trump?

«Jusqu'à présent, le gouvernement Trump fait à peu près tout de travers.» C'est ce qu'affirme l'un des économistes interrogés par Blick. Le président américain est actuellement confronté à des vents contraires, mais veut malgré tout mener à bien sa guerre commerciale.
Publié: 12.03.2025 à 19:59 heures
Par son comportement, Donald Trump attise les craintes de récession.
Photo: Getty Images
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Nicola Imfeld et Michael Hotz

«Il y a une période de transition, car ce que nous faisons est immense.» Cette déclaration de Donald Trump sur Fox Business a suffi à faire vaciller les marchés, effaçant des milliards en valeur boursière. En admettant qu’une récession était désormais possible, le président américain a semé la panique chez les investisseurs. 

Et comme si cela ne suffisait pas, il a enfoncé le clou le lendemain en annonçant de nouveaux droits de douane contre le Canada, plongeant encore un peu plus Wall Street dans la tourmente. Avec des indicateurs économiques en berne, certains experts parlent déjà d’une «Trumpcession»: une récession qui serait provoquée par Trump lui-même.

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Que se passe-t-il exactement à Wall Street?

Lundi, le Nasdaq a connu sa pire séance depuis 2022, et la tendance s’est poursuivie mardi. La nervosité est palpable chez les investisseurs: entre les taxes à répétition et les volte-face de Trump, les entreprises sont dans le flou total. 

Selon l'économiste Stefan Legge de l'université de Saint-Gall, il n'est pas si étonnant que cet indice centré sur la tech soit particulièrement touché: «Au fond, le Nasdaq n'a fait que reperdre les gains réalisés depuis l'élection de Trump début novembre. Je parlerais donc plutôt d'une correction que d'un crash». Selon lui, le secteur de la technologie est extrêmement important pour les Etats-Unis. «Une forte baisse dans ce secteur pourrait donc nuire à l'ensemble de l'économie américaine», ajoute-t-il.

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Est-ce qu'une récession se profile?

«Si l’on s’en tient aux principes classiques, son administration fait presque tout de travers», résume Marius Brülhart, professeur d'économie à l'université de Lausanne. La crainte d'une récession aux Etats-Unis est réelle. Elle est étayée par les prévisions de la banque centrale régionale d'Atlanta, selon lesquelles le produit intérieur brut (PIB) pourrait baisser de 2,8% au premier trimestre 2025.

Stefan Legge met toutefois en garde contre les conclusions hâtives: «D'un point de vue technique, le PIB peut baisser à court terme si les importations augmentent fortement. C'est ce qui s'est produit en raison des droits de douane de Trump. Toutefois, cela ne signifie pas encore un effondrement économique». En janvier, les importations américaines ont d’ailleurs atteint un niveau record, dépassant les 400 milliards de dollars.

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Que va-t-il se passer maintenant?

Les signaux indiquant un ralentissement de l'économie américaine s'accumulent. Ainsi, le nombre de licenciements augmente et le moral des consommateurs s'assombrit. Parallèlement, Trump a clairement indiqué à plusieurs reprises qu'il ne se laisserait pas détourner de sa politique douanière, même par des réactions boursières négatives. «Je ne regarde même pas le marché, car à long terme, les Etats-Unis seront très forts avec ce qui se passe ici», a déclaré Trump jeudi dernier devant la presse dans le bureau ovale. «Ainsi s'évanouit de plus en plus l'espoir de certains acteurs économiques que Trump s'engagerait avant tout pour une économie florissante», explique Stefan Legge.

Les déclarations étonnamment indifférentes de l'administration Trump face à l'affaiblissement de la conjoncture ont aussi surpris l'économiste Marius Brülhart: «Cela nourrit le soupçon que le gouvernement ne serait pas opposé à un ralentissement conjoncturel cette année. Il mise peut-être sur un rebond à temps pour les élections de mi-mandat en 2026 ou la présidentielle de 2028.»

Si Trump joue à ce jeu risqué, l’impact ne se limitera pas aux Etats-Unis. «Une récession américaine se répercuterait inévitablement sur l’Europe et la Suisse», avertit Stefan Legge. Et de poursuivre: «L’an dernier, les États-Unis étaient notre premier partenaire commercial : près d’un franc sur cinq de notre commerce extérieur dépend d’eux.»

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