«L'enquête se poursuit et nous avons découvert de nouveaux éléments, de nouvelles preuves, pas médico-légales, mais des preuves», a confié Hans Christian Wolters, le porte-parole du parquet de Brunswick, chargé du volet allemand de cette affaire, dans un entretien diffusé mardi soir par la chaîne CMTV.
Le Ministère public portugais avait annoncé le 22 avril la mise en examen, à sa demande, d'un suspect en Allemagne, dans le cadre de l'enquête menée «en coopération avec les autorités anglaises et allemandes».
Un pédophile multirécidiviste
Son identité ou la nature des soupçons pesant sur lui n'avaient pas été précisées, mais d'après la justice allemande, il s'agit de Christian B., un pédophile multirécidiviste ayant vécu plusieurs années dans le sud du Portugal.
Cet homme, qui purge une peine de prison pour le viol d'une Américaine de 72 ans en 2005 au Portugal, avait déjà été identifié par les enquêteurs allemands en 2020 comme principal suspect du meurtre de la fillette britannique.
«Nous sommes convaincus qu'il est le meurtrier de Madeleine McCann», a réaffirmé M. Wolters sans autres précisions, refusant notamment de dévoiler des détails de l'enquête et notamment des précisions sur des expertises réalisées dans un van lui ayant appartenu.
Le suspect n'a pas d'alibi
Selon l'enquête allemande, des enregistrements téléphoniques ont identifié le suspect près du complexe hôtelier où a disparu Maddie le soir du 3 mai 2007. «Nous continuons de chercher qui l'a appelé au téléphone» ce soir-là, a indiqué M. Wolters au cours de cet entretien télévisé.
Interrogé sur l'existence d'un alibi prouvant que Christian B. ne se trouvait pas à Praia da Luz le soir de la disparition de la fillette, M. Wolters est catégorique: «Christian B. n'a pas d'alibi.»
Une enquête controversée
Madeleine McCann avait disparu peu avant son quatrième anniversaire à Praia da Luz, une station balnéaire de la région touristique de l'Algarve, où elle se trouvait en vacances avec sa famille. Sa disparition avait donné lieu à une exceptionnelle campagne internationale menée par ses parents pour tenter de la retrouver.
Après quatorze mois d'investigations controversées, marquées notamment par la mise en examen des parents puis leur mise hors de cause, la justice portugaise avait classé l'affaire en 2008, avant de rouvrir le dossier cinq ans plus tard.
«Le fait que Christian B. est suspect au Portugal montre que nous ne sommes pas dans la mauvaise direction», a affirmé M. Wolters.
(ATS)