Des sirènes qui se prélassent dans l'eau, tandis que des elfes et des fées complètent le décor: Roland Mack (71 ans) est aux anges à Rulantica, le «paradis aquatique» qu'il a créé en Allemagne voisine. A Rust, bourgade bien connue des Suisses amateurs d'Europapark.
«Il y a quelques mois, il n'y avait que des champs de maïs. Aujourd'hui, c'est la plus grande aire de jeux aquatiques d'Allemagne!», fanfaronne le patron au milieu des toboggans et des 1500 chaises longues qui parsèment le lieu. Ce nouvel espace s'appelle «Svalgurok», et Roland Mack est aussi heureux que les enfants qui vont bientôt déferler.
«Ça ne pourrait pas être un plus beau jour. Quel honneur de rouvrir le parc aquatique avec cette nouvelle attraction!» L'homme d'affaires contrôle tout, au point que l'on pourrait se dire qu'il a commandé le soleil: il fait 26 degrés en ce jour d'ouverture. Roland Mack se jette avec ses chaussures et ses jeans dans l'eau.
Grosses pertes mais gros investissements
Cette euphorie contraste avec le gros choc qu'a représenté le coronavirus: inauguré à la fin novembre 2019, Rulantica a déjà dû fermer ses portes deux fois à cause de la pandémie. Un coup dur pour la famille Mack, qui avait énormément investi pour son joujou.
Le covid-19 a laissé d'énormes trous dans les caisses. Environ 300 millions d'euros, soit presque 330 millions de francs suisses. De quoi damer le pion de la famille Mack? Pas du tout: non seulement aucun plan d'économie n'a été réalisé, mais les investissements ont continué.
Combien a coûté ce nouvel espace extérieur? C'est le chiffre que Roland Mack ne veut pas dévoiler. La famille a investi des millions. Beaucoup de millions, au point d'en faire un secret commercial.
Tandis que la nouvelle zone était en construction, un concept de sécurité a été mis sur pied avec l'Université de Freiburg, en parallèle des négociations avec les autorités. Le but: ouvrir, le plus tôt possible, et en sécurité. L'effort porte ses fruits, puisque tant Europapark que Rulantica sont opérationnels.
Les mesures sont visibles, avec des panneaux sur les murs et le sol, du personnel formé et un nombre limité de visiteurs, mais l'expérience n'est pas vraiment altérée.
Europapark comme modèle
Le bilan est très positif, à en croire Roland Mack. «Nous avons eu plus de deux millions de visiteurs l'année dernière et pas un seul cas de coronavirus». Pas étonnant, puisque seules les personnes testées, vaccinées ou guéries ont le droit d'accéder au fameux parc.
Un régime drastique: les tests ne doivent pas dater de plus de 24 heures et les auto-tests ne sont pas autorisés. De quoi créer un vrai business, puisqu'il est possible de se faire tester aux alentours du parc. L'opération est gratuite pour les Allemands, tandis que les Suisses paient environ 20 francs.
Pas de masque dans l'eau
Les conditions d'entrées sont strictes, mais la vie est presque normale une fois le portail dépassé. «Dans l'eau, dans le hall et dans tout l'espace extérieur, pas besoin de porter un masque!», claironne Roland Mack.
Afin d'assurer la sécurité des clients, la zone intérieure est aérée toutes les deux heures. De l'espace, un nombre de visiteurs limités, des mesures drastiques: pour l'Allemand, «Europapark est l'endroit le plus sûr d'Europe. Les familles peuvent venir s'y amuser sans risque et oublier le coronavirus.»