Le monde en «état de mort clinique»
Les COP Biodiversité «ne peuvent pas résoudre la crise climatique», selon le président colombien

La COP16 sur la biodiversité a débuté à Cali avec des milliers de délégués. Gustavo Petro a dénoncé les promesses non tenues des pays puissants et a appelé à des solutions économiques profondes pour la crise climatique.
Publié: 22.10.2024 à 16:30 heures
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Les COP «ne peuvent pas» régler la crise climatique qui ne pourra se solutionner que par des changements «profonds de l'économie mondiale», a estimé lundi soir le président colombien Gustavo Petro, dont le pays est hôte à Cali (sud-ouest) depuis ce début de semaine de la COP16 sur la biodiversité.

Cette COP Biodiversité est la plus grande jamais organisée avec 23'000 inscrits. Près de 140 ministres et une douzaine chefs d'État y sont attendus fin octobre.

«Les gouvernements qui se rencontrent encore et encore, se rencontrent ici, alors qu'ils se sont déjà rencontrés 16 fois pour parler de la biodiversité», a déclaré Gustavo Petro, lors de l'inauguration de la «zone verte», un lieu d'expositions et de diverses manifestations dans le centre-ville de Cali, en marge du centre de conférence où se déroulent les discussions proprement dites du forum planétaire.

«Ils se rencontrent également lors d'autres conférences sur le climat, qui en sont maintenant à leur 30e année (…). Les COP ne peuvent pas» résoudre la crise climatique, en a-t-il conclu. «Le problème, c'est que nous continuons à parler», a déploré le président colombien manifestant son «sentiment amer de quitter chaque conférence sans que rien de concret n'en soit sorti».

Le monde bientôt en «état de mort clinique»

Il a critiqué des «déclarations qui ne sont pas appliquées à cause des pays les plus puissants», alors que le monde sera bientôt en «état de mort clinique». «La crise climatique n'est pas seulement un problème scientifique, une question d'arbres à planter ici et là, elle requiert des solutions profondes pour l'économie mondiale, comme arrêter d'utiliser le pétrole, le charbon et le gaz, faire des réformes agraires et édifier la justice (…). C'est la justice sociale qui nous aidera le mieux à dépasser la crise climatique», a-t-il plaidé.

Au cours de la même inauguration, la ministre colombienne de l'Environnement, Susana Mohamad, véritable chef d'orchestre de cette COP16 de Cali, a souligné que «faire la paix avec la nature impliquait la mobilisation des peuples».

Ouverte au public, la zone verte est précisément une «agora politique (...) qui appartient à tous», alors qu'"il y avait des craintes que cette COP ne soit un événement d'exclusion».

La 16ème conférence de la Convention de l'ONU sur la diversité biologique a officiellement débuté lundi à Cali, en présence de milliers de délégués venus de toute la planète, avec l'ambition de débloquer les moyens financiers nécessaires pour respecter les objectifs de stopper d'ici à 2030 la destruction de la nature par l'humanité.

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