Moins de demandeurs d’asile, une meilleure intégration, une plus grande proportion de réfugiés reconnus. Le Danemark, avec près de six millions d’habitants, semble réussir sa politique migratoire.
L'année dernière, 30'223 demandes d'asile ont été déposées en Suisse. Au Danemark, il y en avait douze fois moins, soit 2355. Chez nous, 28% des réfugiés ukrainiens ont un emploi. Au Danemark, ce chiffre dépasse les 60%. Le taux de reconnaissance des réfugiés au Danemark est 30% plus élevé qu'en Suisse (en 2023).
Evidemment, cette success story donne envie. Toute l'Europe a les yeux rivés sur la politique migratoire restrictive du pays scandinave. Il a fait baisser drastiquement le nombre de demandeurs d'asile grâce à une série de mesures, comme les séjours temporaires, le refoulement, les peines de prison ou des droits spéciaux. Le ministre compétent en matière de migration, Kaare Dybvad, explique trois principes pour Blick.
Le Danemark comme modèle
«Il est réjouissant de constater que nos collègues européens s'intéressent de plus en plus à la manière dont nous abordons ces questions. Les visions danoises sont devenues des visions européennes, et j'en suis fier. Nous n'avons pas trouvé le Saint Graal de la politique d'immigration, mais nous avons trouvé un certain nombre de solutions à différents problèmes auxquels nombre de nos voisins européens sont encore confrontés.»
Des millions d'investissements
«Pour le Danemark, des partenariats globaux avec les pays d'origine et de transit sont d'une importance capitale. C'est pourquoi, le Danemark va investir 150 millions d'euros dans trois programmes d'immigration pluriannuels. Nous voulons ainsi également lutter contre le trafic d'êtres humains et protéger les migrants vulnérables le long des principales routes migratoires.»
La traite d'êtres humains
«Au niveau européen, le système d'asile actuel est inhumain et dysfonctionnel. Il soutient le modèle économique des trafiquants d'êtres humains. Nous voyons comment les sociétés européennes sont mises sous pression, comment les migrants irréguliers sont utilisés comme pression politique aux frontières de l'UE et comment des milliers de personnes perdent la vie en Méditerranée. C'est une trahison à la fois pour les personnes dans les régions d'origine, où les personnes les plus vulnérables et ayant besoin de protection sont souvent abandonnées, et pour les citoyens en Europe.»