Le diabète sous contrôle
Quand le corps devient un laboratoire high-tech

Des millions de personnes dans le monde souffrent de diabète. À l'occasion de la Journée mondiale du diabète, nous présentons les méthodes de traitement les plus récentes, leur coût et ce qui est pris en charge par l'assurance maladie.
Publié: 13:01 heures
Mesurer la glycémie sans se faire piquer le doigt, c'est possible grâce à de nouveaux capteurs.
Photo: imago/Panthermedia
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Olivia Ruffiner

Imaginez un peu: Un petit disque capteur sur votre bras mesure en continu votre taux de glycémie, tandis qu'une application sur votre smartphone analyse les données en temps réel. Ce qui ressemble à de la science-fiction est déjà une réalité pour bon nombre des quelque 525'000 diabétiques que compte la Suisse.

Le traitement du diabète s'est radicalement transformé avec l'augmentation du nombre de personnes concernées: l'intelligence artificielle, les capteurs et les applications révolutionnent le quotidien des malades. Voici un aperçu.

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Smartpen

Les smartpens sont une évolution innovante des seringues à insuline classiques. Il s'agit de dispositifs d'injection électroniques rechargeables qui mémorisent le nombre d'unités d'insuline administrées.

La mémoire enregistre le déroulement des injections des trois derniers mois. Les modèles modernes sont équipés de la communication en champ proche (NFC) et peuvent transmettre les données par contact au smartphone, à l'application pour diabétiques ou au logiciel du système chez le médecin.

Un smartpen ressemble à un stylo à insuline normal (sur la photo), sauf qu'il peut enregistrer numériquement le déroulement de l'injection.
Photo: Getty Images

«Les diabétiques de type 2 profitent énormément de ces appareils, car ils peuvent vérifier à tout moment dans l'application quand et combien ils ont injecté en dernier», explique une porte-parole de Diabetes Schweiz. Le smartpen aide à garder une vue d'ensemble.

Ce que cela coûte: en Suisse, le prix d'un smartpen varie entre 80 et 150 francs. Une seringue a une durée de vie de 4 à 5 ans, selon le fabricant.

Comment la caisse maladie participe: en règle générale, les caisses maladie prennent entièrement en charge les coûts des smartpens, à condition qu'il y ait une prescription médicale.

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Les pompes à insuline

Une pompe à insuline est un petit appareil électronique, à peine plus grand qu'un smartphone, qui délivre de l'insuline en continu dans le corps via un fin tuyau (cathéter). Elle remplace les multiples injections d'insuline quotidiennes et imite le fonctionnement naturel du pancréas.

Une pompe à insuline fonctionne comme un pancréas artificiel.
Photo: IMAGO/ANP

Il en existe deux types principaux: les pompes classiques avec tuyau et les «pompes à patch» qui se collent directement sur la peau. Les personnes suivant une insulinothérapie intensifiée, c'est-à-dire les personnes atteintes de diabète de type 1 dont le pancréas ne produit plus d'insuline et qui doivent donc la substituer artificiellement en permanence, reçoivent pratiquement toutes une pompe à insuline sur prescription d'un médecin spécialiste, pour autant qu'elles souhaitent l'utiliser pour leur propre traitement.

Ce que cela coûte: en Suisse, les pompes à insuline sont louées par les fabricants, y compris les éventuels accessoires, consommables et remplacement de la pompe. Les coûts s'élèvent alors à 4000 à 6000 francs par an.

Comment la caisse maladie participe: l'assurance de base de la caisse maladie prend généralement en charge les frais de location de la pompe, y compris les accessoires et les consommables, si une ordonnance médicale est disponible. Le montant maximal remboursé pour la location s'élevait à 3942 francs par an lors de la dernière analyse du Surveillant des prix en 2017. Tous les frais supplémentaires sont à la charge des patients.

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Capteurs de glycémie

«Les pompes à insuline existent déjà sur le marché suisse depuis les années 1990, mais la plus grande révolution du traitement a eu lieu avec l'introduction des capteurs», explique la porte-parole de Diabète Suisse. Un capteur de glycémie est un petit appareil de mesure rond, de la taille d'une pièce de deux francs, qui est collé sur le haut du bras. Il mesure automatiquement toutes les quelques minutes le taux de sucre dans le tissu sous-cutané, sans avoir besoin de se piquer le doigt.

Les valeurs sont ensuite transmises à un lecteur ou à un smartphone. Si le capteur est relié à une pompe ou à un smartpen, celui-ci délivre automatiquement l'insuline ou indique déjà la dose d'insuline nécessaire. Certains systèmes ont une fonction d'alarme qui envoie des notifications à l'appareil lorsque les valeurs sont trop élevées ou trop basses.

Ce que cela coûte: un capteur de glycémie coûte entre 50 et 150 francs, selon le modèle, le revendeur et le fournisseur, ces derniers étant très différents en termes de qualité.

Comment la caisse maladie participe: les capteurs sont pris en charge par les caisses maladie sur prescription d'un médecin spécialiste. Selon Diabète Suisse, les capteurs font l'objet d'un forfait journalier de 4,85 francs de la part de la caisse, ce qui représente un remboursement de 1770,25 francs par an. Selon la durée de fonctionnement de l'appareil – 10 ou 14 jours – ce montant diffère. Pour un appareil d'une durée de 10 jours, la caisse maladie rembourse 48,50 francs, pour un appareil d'une durée de 14 jours, le montant est de 67,90 francs. «Dès qu'un intermédiaire demande un prix unitaire plus élevé, l'assuré met la main à la poche», explique la porte-parole. Les membres des associations régionales du diabète bénéficient d'un prix fixe garanti selon la liste des moyens et appareils (LiMA).

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Les neuroprosthétiques

Alors que les technologies actuelles permettent de maîtriser la glycémie, une autre innovation se consacre, elle, aux séquelles de la maladie: la neuropathie. La Fédération internationale du diabète estime que plus de 50% des diabétiques souffrent d'une forme ou d'une autre de neuropathie diabétique. Cette maladie provoque des lésions nerveuses qui commencent typiquement dans les pieds et s'étendent aux jambes et aux bras. Les symptômes se traduisent par des douleurs chroniques, des fourmillements, des engourdissements et une faiblesse musculaire dans les zones touchées.

La neuroprothèse Leia de la start-up suisse My Nerva répond à ces défis. Il s'agit d'un dispositif médical actuellement en cours de développement. Son mode de fonctionnement? Leia intègre des capteurs intégrés dans une chaussette afin de surveiller la répartition de la pression pendant la marche. À l'aide d'une intelligence artificielle, le système génère des signaux électriques précis pour stimuler les nerfs endommagés et ainsi soulager efficacement la douleur et rétablir les sensations perdues. Cela améliore la démarche, réduit le risque de chute et améliore la qualité de vie générale du patient.

Ce que cela coûte: le coût d'une chaussette intelligente et d'un contrôleur d'IA est en cours d'évaluation. Selon Greta Preatoni, fondatrice et CEO de My Nerva, l'entreprise prévoit de lancer le produit sur les marchés américain et suisse en premier, avant de l'introduire dans le reste de l'Europe.

Comment la caisse maladie participe: My Nerva travaille activement pour que le produit soit intégré dans le catalogue de prestations des caisses d'assurance maladie, la priorité absolue étant le remboursement des frais. Greta Preatoni explique: «Notre objectif est d'assurer un remboursement par l'assurance maladie afin de garantir aux patients l'accès à ces technologies.»

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