La superstar américaine est très critiquée
«Féministe», Beyoncé aurait encaissé un cachet record de la part de cheikhs

Beyoncé aurait reçu 24 millions de dollars pour un concert privé dans un hôtel de luxe nouvellement ouvert à Dubaï, le 21 janvier. La chanteuse vedette essuie de nombreuses critiques pour sa prestation étonnamment apolitique devant les cheikhs des Émirats arabes unis.
Publié: 24.01.2023 à 21:54 heures
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Dernière mise à jour: 25.01.2023 à 09:08 heures
«Queen B» n'a pas interprété une seule chanson de son dernier album, «Renaissance». Un opus considéré comme une ode à la ballroom culture, scène de l'underground noir et gay, dont le voguing, style de danse popularisé par Madonna, est issu.
Photo: Getty Images for Atlantis The Royal
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Patricia Broder

Des dents grincent. Pour son premier concert en plus de quatre ans, la superstar étasunienne Beyoncé s’est produite le 21 janvier au pied de l’Atlantis The Royal, nouvel hôtel ultra-luxueux de Dubaï, devant un parterre trié sur le volet. La puissante influenceuse Kendall Jenner, de la famille Kardashian, en faisait partie. «Queen B» aurait reçu un cachet record de 24 millions de dollars pour cette prestation très colorée aux Émirats arabes unis, rapporte l’agence de presse Bloomberg.

Mais ce n’est pas seulement pour cette enveloppe que la diva est sous le feu des critiques. La chanteuse — qui s’engage habituellement pour les droits des femmes, de la communauté noire ou encore LGBTQIA + — s’est montrée particulièrement apolitique cette fois-ci. Elle n’a, par exemple, pas interprété un seul titre de son dernier album, «Renaissance». Un opus considéré comme une ode à la ballroom culture, scène de l’underground noir et gay, dont le voguing, style de danse popularisée par Madonna, est issu.

Pourquoi cette set list édulcorée? L’explication la plus simple est peut-être la meilleure: l’homosexualité est interdite et passible de la peine de mort à Dubaï.

Accusée de «trahison»

Au regard de ce qui précède, ses fans s’offusquent et hurlent à la «trahison». D’autres lui reprochent d’avoir présenté «Freedom», un hymne anti-esclavage, devant de nombreux cheikhs et personnes d’influence du coin, accusés d’exploiter des travailleurs immigrés, dont beaucoup meurent.

Ce gig était si exclusif que les téléphones portables ont dû être déposés sous clef à l’entrée, dans le but d’éviter la publication d’enregistrements sur les réseaux sociaux. Sans succès… On sait donc aussi que la quadragénaire aux multiples Grammy Awards a interprété 19 sons, dont «Brown Skin Girl», tiré de la bande originale du remake du «Roi Lion» de Disney, sorti en 2019. Sous les projecteurs avec elle: sa fille de 11 ans, Blue Ivy.

D’autres artistes avant elle ont provoqué des polémiques après avoir occupé le devant d’une scène à Dubaï et aux Émirats arabes unis. Pas suffisant pour freiner des grands noms de la musique, qui s’y donnent régulièrement en spectacle, comme Blur, The Killers et même le mari de Beyoncé, Jay-Z. Beyoncé qui s’était d’ailleurs déjà produite à Abu Dhabi, en 2009, pour plusieurs millions de dollars.

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