Janvier 2023. Tout change, rien ne change. Les théories du complot sur le Covid-19 persistent même après l'affaiblissement de la pandémie. Une majorité silencieuse se fait vacciner. D'autres continuent à parler d'une sorte de grippe. Des sceptiques bruyants, eux, avertissent que l'on se fait injecter des vaccins dangereux qui n'ont pas été suffisamment testés.
Mais une étude inédite, la plus complète jamais réalisée sur la question, vient de mettre fin à la croyance selon laquelle le Covid serait une chimère. Les chercheurs ont trouvé des traces du virus dans tout le corps humain, du cerveau aux yeux en passant par le cœur.
Ces travaux publiés dans «Nature» indiquent que ce coronavirus peut provoquer des infections persistantes dans de nombreuses parties du corps. Et ces infections peuvent survenir des mois après que la maladie s'est déclarée la première fois. Ce qui expliquerait en partie le Covid long.
Charge virale dans tout le corps
Rembobinons. Trois ans après l'apparition de ce nouveau virus, les scientifiques s'efforcent toujours de comprendre exactement comment le Covid interagit avec le corps humain. Une énigme demeure: de quelle manière infecte-t-il différents organes au-delà du système respiratoire? L'étude dont nous parlons, publiée en décembre, démontrerait que le Sars-CoV-2 peut provoquer une infection systémique chez certains patients et persister longtemps dans l'organisme.
Dans le cadre de cette étude menée par des scientifiques américains, 44 patients décédés du Covid-19 ont été autopsiés. L'étude s'est concentrée sur le prélèvement de tissus peu après la mort dans une multitude de parties différentes du corps. La dissection du cerveau et la congélation éclair de tissus frais ont permis aux chercheurs de détecter le virus dans des cultures cellulaires en dehors du système respiratoire, y compris dans le cerveau.
Dans les faits, des cellules pathogènes ont été détectées à 84 endroits différents du corps, avec une charge maximale dans les tissus respiratoires et pulmonaires. Toutefois, le virus a également été détecté dans le cerveau, les intestins, le cœur, les reins, les yeux, les glandes surrénales et les ganglions lymphatiques.
Des tissus corporels menacés
Les tissus examinés provenaient de patients à différents stades de l'infection, du stade le plus précoce — moins de quatorze jours après l'apparition des symptômes — jusqu'à neuf mois après la maladie aiguë.
Tous les cas autopsiés étaient âgés, non vaccinés et souffraient de nombreuses maladies concomitantes. Ceux-ci ont été examinés au cours de la première année de la pandémie.
Attention: ces résultats ne permettent pas de savoir si les nouveaux variants du virus se propagent de manière similaire chez les personnes vaccinées et plus jeunes. Cependant, l'étude montre clairement que le Covid peut se propager à travers les tissus de tout le corps, y compris le cerveau.